Sur le mur du vieux cimetière de Radès, une affiche écrite en rouge claque au vent. En lettres grasses, on peut lire : « Attention, ne pas s'approcher, risque d'effondrement ! » Cette image nous parvient aujourd'hui, mardi 22 avril 2025. Pas de travaux, pas de barrières, juste une affiche, scotchée à sur des pierres qui s'effritent, signée de la main négligente de la municipalité de Radès. Comme un dernier avertissement lancé aux vivants, dans ce lieu réservé aux morts. Toute l'ironie de cette image réside là : un mur de cimetière qui menace de tomber, et des autorités qui se contentent d'alerter, au lieu d'agir.
En Tunisie, même les morts doivent prendre leurs précautions. Mais l'ironie cède vite la place au drame. À Souk Jedid (Sidi Bouzid), aujourd'hui, c'est un mur d'école qui s'est effondré sur des élèves, faisant deux blessés. Un mur qui, lui aussi, portait des promesses de rénovation jamais tenues. À Mezzouna, le bilan est encore plus lourd. Trois élèves sont morts la semaine dernière, deux autres blessés. Là aussi, la négligence s'est déguisée en fatalité. On colle des affiches, on prend des photos, on enterre les rapports… Et quand le mur tombe, il est toujours trop tard.