Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi 28 avril à mardi 29 avril, à 2 heures, le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, a dénoncé fermement les déclarations et communiqués émanant de certaines parties étrangères, qu'il a qualifiés de « totalement inacceptables » et d'« ingérences flagrantes dans les affaires intérieures tunisiennes ». Recevant lundi 28 avril 2025, au palais de Carthage, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, Mohamed Ali Nafti, le président Saïed a réaffirmé que « la Tunisie n'est ni une ferme ni un verger » pour quiconque souhaite s'y ingérer.
Réagissant aux critiques exprimées à l'international concernant l'absence de représentants étrangers [au procès de complot], Kaïs Saïed a ironisé : « si certains regrettent l'exclusion de leurs observateurs, alors la Tunisie pourrait aussi envoyer des observateurs chez ceux qui expriment une inquiétude prétendument sincère, et leur demander, à leur tour, de modifier leurs lois et de revoir leurs procédures ». Le chef de l'Etat a enfin dénoncé « le deux poids deux mesures de ces mêmes parties étrangères », affirmant qu'« elles ne s'inquiètent que lorsqu'elles décident de s'inquiéter, mais ne perdent jamais le sommeil quand elles devraient plutôt s'interroger sur leur propre présent, avant même leur passé ». La semaine dernière, les lourdes condamnations prononcées dans l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat ont suscité de vives inquiétudes internationales. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a dénoncé les violations du droit à un procès équitable et l'absence de transparence, en particulier l'exclusion des observateurs internationaux. L'Allemagne, la France et la Commission européenne ont également critiqué le non-respect des normes d'un procès équitable, soulignant l'impact de ces verdicts sur les relations avec la Tunisie, notamment en raison de l'implication de citoyens européens et de l'usage de lois antiterroristes floues pour cibler l'opposition politique.