Une publication largement relayée sur Facebook affirme que le ministère français des Affaires étrangères aurait exprimé son inquiétude et manifesté son soutien aux personnes impliquées dans l'affaire de complot 2. « Après la condamnation de Rached Ghannouchi et des figures d'Ennahdha impliquées dans l'affaire de complot, le ministère français des Affaires étrangères exprime son inquiétude et considère les personnes impliquées comme des ressortissants français », peut-on lire dans ces publications. Cette affirmation, qui a suscité de nombreuses réactions, est pourtant trompeuse. Dans un post publié sur son compte personnel, le blogueur Nabil Rabhi écrit : « La diplomatie française exprime son inquiétude et manifeste son soutien aux personnes impliquées dans l'affaire de complot contre la sécurité de l'Etat qu'elle considère comme des ressortissants français » Plusieurs internautes ont réagi à ce statut et demandé plus d'informations, en l'absence d'un communiqué confirmant ces allégations. Vérification faite par BNCheck, aucune déclaration officielle française ne contient les termes ou la formulation relayés par Nabil Rabhi ou les autres pages Facebook. Le message viral semble s'appuyer sur un communiqué officiel publié le 23 avril 2025 par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères. Dans ce texte, consultable sur le site de l'ambassade de France en Tunisie, la diplomatie française déclare : « La France suit avec attention la situation des personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête sur un présumé complot contre la sûreté de l'Etat en Tunisie. Elle réaffirme son attachement au respect des libertés fondamentales, y compris la liberté d'expression et le droit à un procès équitable. ». Le Quai d'Orsay indique, d'ailleurs, avoir « pris connaissance avec préoccupation des lourdes condamnations prononcées en première instance à l'encontre de nombreuses personnes accusées de « complot contre la sûreté de l'Etat », dont plusieurs ressortissants français, à l'issue de l'audience du 18 avril ». Le ministère ajoute : « nous regrettons que les conditions d'un procès équitable n'aient pas été respectées ». Ce communiqué avait été publié en réaction au verdict prononcé en avril dernier dans le cadre de l'affaire dite de complot 1. Autrement dit, le communiqué français du 23 avril 2025 est bien réel, mais son contenu a été interprété de manière abusive. La France n'a pas réagi à l'affaire de complot 2, mais à la première affaire de complot, dont le verdict remonte au mois d'avril. Dans cette première affaire, des ressortissants français font en effet partie des personnes condamnées. La reformulation partagée sur Facebook fait dire à la diplomatie française ce qu'elle n'a pas dit. Ces publications sont donc erronées.