Le président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), Bassem Trifi, a indiqué que l'incident survenu lors de la réunion du conseil national de l'organisation révélait un ciblage de celle-ci en raison de ses prises de position. S'exprimant le 17 mai 2025, lors d'une conférence consacrée à la situation des droits et des libertés en Tunisie, organisée à l'occasion du 48e anniversaire de la création de la LTDH, Bassem Trifi a affirmé que l'ONG était ciblée par le pouvoir en place depuis l'ère de Habib Bourguiba. Faisant référence à l'irruption d'un groupe d'individus lors de la réunion du conseil national de la LTDH, tenue le 16 mai 2025, il a estimé que cet acte était lié aux positions adoptées par la Ligue. Selon lui, il s'agit d'une tentative de faire pression face à un discours jugé dérangeant par le pouvoir. « La Ligue est harcelée, comme le sont les autres organisations de la société civile… Je salue tous ceux qui nous ont précédés à la tête de cette organisation, à travers ses structures et parmi ses militants, pour tout ce qu'ils ont apporté… Sous Bourguiba, la Ligue a été ciblée et harcelée. Sous Ben Ali aussi… Après la révolution également… Cela démontre que la Ligue adopte une position claire et ferme, et qu'elle défend les droits et les libertés sans discrimination », a-t-il déclaré.
Pour rappel, la vice-présidente de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme, Najet Zammouri, avait indiqué, la veille, que des individus avaient tenté d'imposer leur présence lors d'une réunion du conseil national de l'organisation. Selon nos informations, cette action a été menée par des frondeurs issus de la Ligue elle-même. Des tensions internes opposent en effet la direction à certaines sections, jugées proches du régime.