Le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, a appelé ce vendredi 15 mai 2025 à une consultation élargie autour de l'amendement de la loi portant création du Conseil national pour les Tunisiens résidant à l'étranger, soulignant l'urgence d'une réforme structurelle de cette instance restée largement inactive malgré les ressources mobilisées. S'exprimant devant la commission parlementaire des Relations extérieures, réunie pour examiner le projet de loi n°2024-64 modifiant la loi n°2016-68, Lahmar a mis en évidence les limites de la configuration actuelle du Conseil, notamment en termes de fonctionnement, de représentativité et de gouvernance. Des obstacles structurels persistants Le ministre a rappelé que, bien que des moyens administratifs et financiers aient été mobilisés, le Conseil n'a jamais réussi à jouer pleinement son rôle. Les principaux dysfonctionnements identifiés concernent : La composition du Conseil, jugée peu représentative des réalités multiples de la diaspora ; Les modalités de désignation des membres, qui manquent de clarté et de transparence ; Les critères de représentativité, qui ne permettent pas d'inclure de manière équilibrée les différentes communautés tunisiennes à l'étranger. Face à ces constats, Issam Lahmar a plaidé pour une révision en profondeur, avec une composition élargie intégrant à la fois des personnalités indépendantes et des représentants institutionnels, pour refléter plus fidèlement les attentes et les préoccupations des expatriés tunisiens. Il a également évoqué l'idée de regrouper les structures concernées sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, afin de rationaliser la coordination et d'assurer une meilleure cohérence entre les différents acteurs publics impliqués. Vers un nouveau mode de gouvernance Les députés présents à la séance ont, pour leur part, critiqué la faible légitimité de l'actuel Conseil national. Ils ont suggéré une refonte de la gouvernance sur la base d'un système électoral individuel, en misant sur le recours au vote électronique pour élargir la participation et renforcer la transparence. Cette option vise à réduire le sentiment d'exclusion ressenti par de nombreux Tunisiens de la diaspora, souvent tenus à l'écart des débats nationaux et institutionnels malgré leur contribution économique importante, notamment en matière de transferts de fonds et d'investissements. Ainsi, la réforme du Conseil national pour les Tunisiens résidant à l'étranger s'annonce comme un enjeu crucial pour renforcer le lien entre la Tunisie et sa diaspora, qui représente plus de deux millions de personnes dans le monde. Entre refonte institutionnelle, nouvelle gouvernance participative et intégration renforcée des ministères concernés, le projet porté par Issam Lahmar entend donner enfin un rôle actif aux expatriés tunisiens dans la définition des politiques publiques qui les concernent. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!