Critiquée pour l'absence de matches féminins en soirée sur le court central de Roland-Garros, la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, s'est défendue vendredi 30 mai 2025 en invoquant la difficulté à « cocher toutes les cases » lors des choix de programmation. « Le message n'a jamais été que les filles ne méritaient pas de jouer en soirée », a insisté l'ex-n°1 mondiale lors d'une conférence de presse.
Mardi, après sa défaite au premier tour, la tenniswoman tunisienne Ons Jabeur avait jugé « honteux » de la part de la Fédération française de tennis (FFT) et des diffuseurs du tournoi de ne jamais programmer d'affiche féminine en soirée. « Quelle que soit la personne qui prend les décisions, je ne pense pas qu'elle ait de filles, parce qu'on ne veut pas traiter ses filles de cette manière », s'était indignée l'ex-n°2 mondiale, triple finaliste en Grand Chelem. « Je ne vais pas arriver avec de nouvelles choses à raconter par rapport aux années précédentes, puisque notre système d'avoir un match unique le soir n'a pas changé », a fait valoir Amélie Mauresmo vendredi. « Le temps de jeu potentiel est évidemment pris en compte lorsqu'on a un seul match » en soirée. « On ne peut pas prévoir, pour un match féminin ou masculin, le temps que ça va durer, mais en tout cas c'est quelque chose qu'on doit prendre en compte, notamment par rapport aux 15.000 personnes qui sont dans le stade (Philippe-Chatrier) pour les matches du soir », a-t-elle poursuivi. « Et donc, évidemment, de par le fait que les matches d'hommes se jouent au meilleur des cinq manches, il y a trois sets minimum qui seront joués » et donc une plus forte probabilité que le spectacle dure plus longtemps pour les spectateurs, puisque les matches du circuit féminin se jouent seulement au meilleur des trois manches.
En début d'après-midi vendredi, Ons Jabeur a souligné sur les réseaux sociaux que « personne ne contestait la grandeur du tennis » joué sur le circuit masculin. « Mais mettre à l'honneur une moitié du sport ne devrait pas signifier qu'on ignore l'autre », a-t-elle ajouté. « Quand une femme gagne 6-0, 6-0, on dit que c'est +ennuyeux, trop facile+. Quand un homme y parvient, on parle d'une +démonstration de force, d'un joueur inarrêtable+ », a regretté la Tunisienne. Chez les femmes aussi, « notre sport est plein de grandeur. De batailles. Et pourtant, beaucoup choisissent de ne pas le voir », a estimé Jabeur, dans un message republié sur X par la n°2 mondiale, l'Américaine Coco Gauff.
Interrogée sur l'impact qu'aurait la diffusion au Parc des Princes (voisin de Roland-Garros) de la finale de la Ligue des champions entre le PSG et l'Inter Milan samedi soir, la directrice du tournoi a répondu que « ça ne (changerait) pas énormément de choses pour nous ». « On est contents de voir que le PSG est en finale, on espère que ça va rouler pour eux. Les équipes de la préfecture de police ont tout verrouillé, elles sont bien au fait de tout ce qu'elles doivent mettre en place », a déclaré Amélie Mauresmo.