Le député et président de la commission de l'Agriculture à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Bilel Mechri, a dénoncé, ce mercredi 11 juin 2025, un « crime » dont le peuple tunisien aurait été victime, en lien avec les prix de vente du mouton. Invité de l'émission Houna Tounes, sur Diwan Fm, M. Mechri a qualifié la tarification du kilo de viande ovine, élaborée par le ministère du Commerce, de « mesure de rafistolage ». Il a appelé à une refonte complète du secteur, qui nécessite selon lui une réforme en profondeur. Il a également souligné que le secteur des viandes rouges est étroitement lié à celui du lait et de la volaille, tous deux influencés par le marché des fourrages. « Ce qui s'est passé durant cet Aïd, comme celui d'avant, est un crime contre le peuple tunisien », a-t-il dénoncé. Le président de la commission de l'Agriculture a précisé que l'agriculteur est une victime du système, et que les prix pratiqués sont dictés par un coût de revient particulièrement élevé.
Bilel Mechri a ensuite pointé du doigt le système de gestion des fourrages, qu'il a qualifié de défaillant, évoquant l'existence d'un lobby qui contrôlerait ce marché, censé pourtant être régi par la libre concurrence. Il a regretté que la baisse des prix des fourrages sur le marché local ne soit pas proportionnelle à celle constatée à l'échelle internationale. « Le conflit a été réduit à une opposition entre les vendeurs de moutons et les citoyens, alors que le véritable criminel, c'est le lobby des fourrages, tapi dans l'ombre », a-t-il déclaré.
Enfin, le député est revenu sur les alertes adressées au ministère de l'Agriculture par plusieurs acteurs du secteur, dont des parlementaires, concernant les maladies animales, notamment la dermatose nodulaire contagieuse. Selon lui, la maladie s'est largement propagée, malgré les assurances du ministère affirmant que 95% du cheptel a été vacciné. « Quand nous avons abordé ce sujet et remis en question ces chiffres irréalistes, on nous a accusés de pessimisme et d'exagération », a-t-il conclu.