À partir de ce jeudi 3 juillet 2025, les journalistes tunisiens indépendants peuvent officiellement bénéficier des avantages du régime de l'auto-entrepreneur. Cette décision marque une première dans l'histoire du secteur médiatique en Tunisie, avec l'intégration de la profession de journaliste dans la plateforme électronique du Registre national de l'auto-entrepreneur. Concrètement, tout journaliste indépendant remplissant les critères requis pourra désormais obtenir une carte d'auto-entrepreneur dans un délai de quinze jours à compter de la date de dépôt de sa demande. Ce statut lui permettra d'exercer son activité en toute légalité, dans un cadre fiscal et social structuré, pour une durée de quatre ans, renouvelable une seule fois pour trois années supplémentaires. Le régime de l'auto-entrepreneur repose sur une plateforme électronique permettant la déclaration du chiffre d'affaires et le paiement d'une contribution unique. Il est ouvert à toute personne physique de nationalité tunisienne exerçant une activité à titre individuel dans divers secteurs — dont le journalisme, l'agriculture, le commerce, les services ou encore l'artisanat — à condition de ne pas dépasser un chiffre d'affaires annuel de 75.000 dinars.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) s'est félicité de cette avancée, qu'il qualifie, dans un communiqué, de « pas important vers l'autonomisation économique des journalistes ». Pour le syndicat, cette mesure ouvre des perspectives concrètes pour sortir de la précarité et du sous-emploi qui caractérisent le secteur depuis plusieurs années. Le SNJT encourage vivement les journalistes concernés à s'inscrire dans ce nouveau cadre, et leur offre son appui logistique et technique pour faciliter cette démarche. Ce dispositif est le fruit d'un long travail de plaidoyer mené par le syndicat, en coordination avec plusieurs députés, qui a abouti à l'amendement de la loi de finances 2025. Le texte adopté par le Parlement a permis d'intégrer officiellement les journalistes au régime de l'auto-entrepreneur, leur donnant accès à un ensemble d'avantages fiscaux et financiers, tout en leur permettant d'exercer à leur compte. Le SNJT inscrit cette évolution dans une stratégie plus large visant à faire des journalistes des acteurs pleinement intégrés à leur environnement professionnel. Il œuvre ainsi à promouvoir l'entrepreneuriat journalistique, à travers l'exploitation des technologies numériques et l'élaboration de modèles économiques innovants, pour favoriser l'émergence de projets médiatiques indépendants et durables. « L'intégration des journalistes au régime de l'auto-entrepreneur constitue une étape essentielle dans notre démarche : faire émerger une nouvelle génération de professionnels autonomes, éthiques et en phase avec les attentes du public », conclut le SNJT.