Etonnement, colère, consternation, .....Le Festival International de Carthage, fleuron de la scène culturelle tunisienne, a été secoué, cette année, par une série de polémiques et de controverses qui ont entaché la réputation de cet événement prestigieux. La première vague de critiques a ciblé des erreurs de communication inacceptables. Ces manquements, déjà évoqués précédemment, ont semé la confusion et terni l'image d'un festival dont le prestige repose bien évidemment sur une gestion impeccable de sa communication. La seconde polémique, qui est selon notre avis, stérile et vide de sens concerne les montants « astronomiques » versés à des artistes arabes de renommée internationale. La présence récurrente de ces stars est de plus en plus critiquée par les artistes locaux, qui y voient une dilapidation des fonds publics. Pourtant, personne ne peut contester le fait que le rayonnement hors des frontières et la notoriété du Festival de Carthage se sont construits, au fil des décennies, grâce à la participation d'artistes de renommée mondiale, leur présence étant un atout majeur pour attirer un large public et positionner le festival sur la scène internationale. La question n'est peut-être pas de savoir s'il faut inviter ces artistes, mais plutôt de trouver un équilibre qui valorise également la scène artistique locale. Toutefois, la polémique la plus préoccupante et la plus choquante concerne, sans conteste, celle de la vente de billets au marché noir. Cette année, le phénomène a atteint des proportions alarmantes. Des intrus opportunistes, exploitant la forte demande et la frustration des fans n'ayant pas pu obtenir de billets, ont revendu des places à des prix exorbitants. L'exemple d'une artiste libanaise de renommée internationale, dont le spectacle a affiché sold out quelques heures après la vente des billets, est édifiant : des billets initialement vendus 150 dinars se sont retrouvés sur le marché noir à 700, voire 1200 dinars pour deux personnes ! Cette pratique inacceptable prive, non seulement, le public d'un accès équitable à la culture, mais elle nuit également à l'image et à l'intégrité du festival. Ne serait-il pas temps de mettre en place une stratégie pour empêcher par tous les moyens la vente des billets sur le marché noir, quitte à vendre des billets personalisés afin d'éviter qu'ils soient donnés ou revendus à d'autres personnes?