La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près du Tribunal de première instance de Tunis a décidé, vendredi 4 juillet 2025, de mettre en délibéré le dossier de l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'Etat 2 » et de fixer la date du mardi 8 juillet pour procéder à la mise en demeure des accusés, en amont du prononcé du jugement. Lors de l'audience de ce vendredi, la cour a consacré la séance aux plaidoiries des avocats des accusés placés en détention provisoire, à l'exception du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui boycotte les audiences judiciaires. Les plaidoiries, particulièrement longues et soutenues, ont duré près de dix heures, avant que la cour ne décide de clore les débats. La mise en demeure des accusés, prévue pour le 8 juillet, est une étape procédurale formelle permettant au tribunal de les avertir qu'un jugement va être rendu, même en leur absence. Elle constitue une dernière formalité avant le prononcé du verdict, notamment lorsque certains prévenus, comme Rached Ghannouchi, refusent de comparaître.
Pour rappel, l'affaire dite « Complot 2 » vise plus d'une vingtaine de prévenus, parmi lesquels l'ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, l'ancienne cheffe du cabinet présidentiel Nadia Akacha, l'ancien ministre Rafik Abdessalem, ainsi que plusieurs figures politiques et sécuritaires. Ouverte en mai 2023, cette affaire, à l'instar de celle connue sous le nom de « Complot 1 », repose sur des témoignages anonymes attribués à un dénommé « X ». Les charges retenues portent notamment sur la constitution d'une entente en vue de conspirer contre la sûreté intérieure de l'Etat, ainsi que sur l'incitation à commettre des actes terroristes sur le territoire tunisien.