La Société des Transports de Tunis (Transtu) tire la sonnette d'alarme. Alors qu'un nouveau parc de bus vient d'être mis en circulation pour renforcer le service, certains véhicules ont été ciblés par des jets de pierres dès les premières heures d'exploitation. Intervenant mardi 29 juillet 2025 sur Jawhara FM, Nabil Masmoudi, directeur central de l'exploitation à la Transtu, a confirmé qu'un bus flambant neuf a été endommagé avant même d'avoir effectué son premier trajet. « L'agression a eu lieu lors de son transfert entre deux dépôts, alors qu'il était encore vide. Il n'avait pas encore été mis en service », a-t-il précisé. Contrairement à ce qui a circulé sur les réseaux sociaux, il ne s'agit que d'un seul bus. Une deuxième image largement relayée s'est révélée être un montage. « Elle a été trafiquée sur Photoshop », a tenu à rectifier le responsable. Le responsable a révélé que les actes de vandalisme ne datent pas d'hier. En 2024, pas moins de 300 vitres de bus ont été brisées sur l'ensemble du réseau. Depuis le début de l'année 2025, ce chiffre s'élève déjà à 174 cas, concentrés principalement dans les zones de Tunis 1 et Ben Arous. « Ce sont souvent des jeunes qui jettent des pierres depuis les abords des routes, là où traînent encore des matériaux de chantiers ou des pierres laissées par des engins de travaux publics », a expliqué Nabil Masmoudi. Chaque incident fait systématiquement l'objet d'un dépôt de plainte. Le chauffeur concerné se rend au poste de police le plus proche, où un procès-verbal est établi. Si les auteurs sont identifiés et qu'il s'agit de mineurs, la loi rend les parents responsables sur le plan civil. « Nous préférons éviter d'en arriver là, mais il faut que cette mentalité change. Ce comportement est indigne d'un peuple civilisé », a martelé Nabil Masmoudi. La Transtu compte actuellement environ 400 bus en circulation. D'ici la rentrée scolaire de septembre, ce chiffre passera à 750, avec l'entrée en service progressive de nouveaux véhicules. « Une première série de vingt bus est déjà opérationnelle. D'ici le 5 septembre, tous les nouveaux bus seront intégrés au réseau », a assuré le directeur d'exploitation. Parallèlement, une centaine de bus actuellement hors service sont en cours de réparation et devraient être prêts pour la rentrée. Ces nouveaux véhicules requièrent un accompagnement technique spécifique. Dès leur arrivée en juin, un programme de formation a été lancé, visant à préparer les chauffeurs et les techniciens à la prise en main de ces bus. « Les conducteurs sont formés dans nos dépôts par des encadrants spécialisés. Quant aux mécaniciens, ils suivent des sessions de formation assurées directement par le constructeur », a expliqué Nabil Masmoudi.