Le ministre du Tourisme, Sofiane Tekaya, a récemment vanté les performances du secteur touristique, affirmant qu'il permettait de couvrir « à 84 % la dette extérieure de la Tunisie ». Selon ses estimations, le tourisme génèrerait entre 25 et cinquante millions de dinars par jour. Mais un coup d'œil aux chiffres officiels invite à relativiser cette déclaration. Le rapport d'exécution budgétaire arrêté à fin mars 2025, publié par le ministère des Finances, évalue la dette publique à 147,402 milliards de dinars, contre 135,032 milliards en 2024. La dette continue donc sa progression, malgré les apports du secteur touristique. Le budget de l'Etat pour 2025, quant à lui, est estimé à 78,2 milliards de dinars. Les recettes prévues atteignent 50,028 milliards de dinars, tandis que les dépenses culminent à 59,828 milliards. Un écart qui impose, une fois de plus, un recours à l'endettement. Ainsi, selon la loi de finances 2025, la Tunisie projette d'emprunter 28,003 milliards de dinars au total, dont 6,131 milliards sous forme de prêts extérieurs. De quoi nuancer les propos optimistes du ministre : si le tourisme reste un levier économique essentiel, il est loin, à lui seul, de régler la question de la dette.