Radhia Jerbi, présidente de l'Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), est revenue avec nostalgie sur les célébrations passées de la Journée nationale de la Femme, le 13 août de chaque année. Dans un post Facebook publié tard dans la soirée du mardi à mercredi 13 août 2025, la responsable évoque les années où le siège de l'organisation ne désemplissait pas à la veille de cette date symbolique, les festivités organisées même après la révolution dans les grandes villes du pays, et la fierté partagée autour des acquis de l'Etat national. Avec un ton grave, elle a martelé : « Cette nuit, notre siège est plongé dans l'obscurité. Nous ne pouvons ni décorer ni célébrer alors que nos employées sont dans le besoin et souffrent ! ». Dénonçant la situation dramatique des employées de l'organisation — sans salaires, sans couverture sociale, dans une détresse croissante — Mme Jerbi appelle à la solidarité et à la conscience collective. Elle admet qu'elle-même, autrefois critique envers certaines formes de célébration perçues comme propagandistes, réalise désormais l'importance des fêtes nationales pour nourrir le sentiment d'appartenance et transmettre la mémoire des luttes. Et d'espérer que ce ne soit qu'une crise passagère, qui sera solutionnée bientôt.
Notons qu'un rassemblement de soutien s'est tenu, ce mercredi 13 août 2025 à partir 9h30, au siège de l'organisation. Les employés de l'organisation n'ont pas perçu de salaires depuis dix mois. Un silence budgétaire que l'organisation qualifie d'injuste et de préjudiciable à son action sur le terrain. La marche vise à mettre en lumière la précarité que vivent les agents de l'organisation et à réclamer des solutions concrètes, en ce jour hautement symbolique pour les droits des femmes en Tunisie.