Le député Youssef Tarchoun est revenu, mercredi 13 août 2025, sur une proposition de loi concernant le partage des tâches domestiques entre les conjoints et sur ce qu'il considère comme une rébellion contre le nouveau Code du travail de la part de l'administration. L'élu a révélé, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que « le Parlement œuvre actuellement à une nouvelle proposition de loi sur le partage des tâches domestiques entre les conjoints, dans le but de changer les stéréotypes liés aux rôles familiaux et de modifier la mentalité des hommes afin qu'ils assument leurs responsabilités, notamment en ce qui concerne l'éducation des enfants ». Et de souligner que « la femme active a des charges tout comme l'homme, et qu'il est nécessaire de commencer à changer la mentalité dominante à travers le système éducatif et les médias », notamment via « les manuels scolaires, qui véhiculent cette image en représentant la femme dans la cuisine et devant les fourneaux, tandis que le père ne participe pas aux tâches ménagères ». Il a insisté sur le fait que « la participation du père à l'éducation des enfants et à l'aide aux tâches domestiques est une forme de justice sociale, et qu'il est donc important de briser ce stéréotype ». Youssef Tarchoun a rappelé, dans ce cadre, la loi sur le congé de maternité et de paternité, entrée en vigueur depuis un an. Pour lui, cette loi constitue une avancée pour la Tunisie, en comparaison avec les législations des autres pays arabes. Il estime que « cette avancée s'inscrit dans un long processus de leadership tunisien en matière de droits des femmes, depuis la promulgation du Code du statut personnel en 1956 ».
Commentant l'entrée en vigueur du nouveau Code du travail, le député a affirmé que « de nombreuses administrations, dans les secteurs public et privé, se rebellent contre l'application de la nouvelle loi ». Il a précisé que « plusieurs entreprises ont effectivement procédé à la titularisation de centaines de travailleurs après l'entrée en vigueur de la loi, mais que, parallèlement, d'autres institutions ont préféré licencier leurs employés au lieu de les intégrer et de payer des indemnités de licenciement ». M. Tarchoun a assuré qu'« il a personnellement constaté des cas de travailleurs en situation précaire, ni titularisés ni couverts par des contrats de sous-traitance, ce qui les expose à la perte de leurs salaires et de leur couverture sociale », pointant du doigt le secteur pétrolier et celui du transport public. À titre d'exemple, il a indiqué que « 350 employés de la compagnie Tunisair sont actuellement dans une situation intermédiaire : la société de sous-traitance a été dissoute, et ils n'ont pas été intégrés à l'entreprise dans laquelle ils travaillaient ». Le député a appelé, notamment le ministère de l'Industrie, à « intervenir en urgence pour remédier à ces dysfonctionnements, garantir l'application de la loi, préserver les droits des travailleurs et empêcher l'exploitation des failles juridiques ».