Lancée en 2021, l'école de la deuxième chance s'impose comme une solution concrète face au fléau du décrochage scolaire. Destinée aux jeunes ayant quitté prématurément les bancs de l'école, elle leur offre une nouvelle opportunité : reprendre les études, suivre une formation professionnelle, accéder à l'emploi ou bénéficier d'un accompagnement au sein d'associations. Lors de son intervention, mercredi 17 septembre 2025, sur Mosaïque FM, le directeur de l'établissement pilote de Bab El Khadra, Abdelaziz Abdelli, a insisté sur l'importance de cette initiative : « Depuis sa création, des milliers de jeunes en ont bénéficié. Certains ont repris le chemin de l'école, d'autres ont trouvé une formation ou un travail. Beaucoup ont tout simplement été sauvés de la rue et de l'errance. » Le dispositif école de la deuxième chance s'inscrit dans un programme national coordonné entre trois départements : l'Education, l'Emploi et la Formation professionnelle, ainsi que les Affaires sociales. Chacun est chargé de mettre en place des structures adaptées pour réinsérer les jeunes déscolarisés, selon leurs profils et leurs aptitudes. L'établissement de Bab El Khadra, placé sous tutelle du ministère de l'Education, constitue la première expérience dans ce domaine. Son implantation au cœur de Tunis n'est pas un hasard : le quartier est un point d'accès facile pour les jeunes en rupture scolaire du Grand Tunis. D'autres centres devraient voir le jour dans d'autres régions. « C'est une institution publique à vocation administrative qui agit comme passerelle entre l'exclusion scolaire et l'intégration sociale et professionnelle », a souligné Abdelaziz Abdelli. Depuis son lancement, l'école a accueilli 4.200 jeunes âgés de 12 à 18 ans. Ils sont pris en charge dès leur arrivée à travers un diagnostic destiné à évaluer leur profil et leurs compétences, afin de les orienter vers la solution la plus adaptée à leurs intérêts. Ainsi, près de 600 bénéficiaires ont pu réintégrer le système scolaire, tandis que d'autres ont été dirigés vers des circuits de formation professionnelle ou directement vers le marché du travail. « Parfois, on découvre chez certains des aptitudes insoupçonnées. Les révéler permet de créer de véritables success stories inspirantes », a confié le directeur. Au-delà des chiffres, Abdelaziz Abdelli rappelle que le décrochage scolaire a un impact qui dépasse l'élève lui-même : « Quand un enfant quitte l'école, c'est toute la famille qui souffre. Et à long terme, c'est la société entière qui en paie le prix. D'où la nécessité pour chacun d'assumer sa part de responsabilité. »