Le conseiller fiscal, enseignant universitaire et membre du Conseil national de la fiscalité, est revenu, lundi 22 septembre 2025, sur les grandes lignes de la loi de finances pour 2026 ainsi que sur le bilan fiscal de l'exercice 2025. .
« Nos taxes et impôts environnementaux sont dispersés au sein de la législation fiscale. Il faudrait les regrouper dans une taxe carbone afin que nos sociétés exportatrices puissent exporter vers l'Europe en 2024 », a indiqué l'invité de l'émission Sbeh El Ward, diffusée sur les ondes de Jawhara FM. M. Ayari a ensuite rappelé que le taux de croissance prévu dans la loi de finances 2025 a été fixé à 3,2 %, qualifiant ce taux d'ambitieux, surtout qu'en 2024, le taux de croissance n'a été que de 1,4 %. Il a souligné que l'Institut national de la statistique (INS) avait indiqué que, durant le 1er semestre 2025, le taux de croissance avait atteint 1,4 %, tandis que 3,2 % étaient prévus pour le deuxième trimestre, ce qui donnerait un taux annuel de croissance de 2,4 %. Mohamed Salah Ayari a également rappelé que les exportations avaient augmenté, tout comme les investissements étrangers, ainsi que les virements des Tunisiens résidents à l'étranger, en plus des revenus du secteur du tourisme. Il a ensuite prévu que les revenus du tourisme pourraient atteindre 7,5 milliards de dinars, et près de 8 milliards de dinars pour les virements des Tunisiens résidents à l'étranger. « Vu ces données, le taux de croissance pourrait avoisiner les 2,8 %, voire même 3 % », a estimé l'invité de Hatem Ben Amara, appelant à fixer pour l'année 2026 un taux de croissance de 3,5 %. Concernant le prix des carburants, Mohamed Salah Ayari a rappelé que la Tunisie avait prévu, dans la loi de finances 2025, un prix de 77,4 dollars pour le baril de pétrole. Il a expliqué que la Tunisie n'avait pas été impactée par l'instabilité des prix sur la scène internationale, malgré les conflits armés qui ont eu lieu durant l'année. Il a également estimé que la Tunisie devrait bâtir ses prévisions pour l'exercice 2026 sur un prix de 70 dollars pour le baril de pétrole. « En 2025, la moyenne du prix du baril de pétrole est de 67 dollars, ce qui a engendré un bénéfice de 10 dollars pour l'Etat sur chaque baril importé, sachant qu'un seul dollar de différence engendre 144 millions de dinars », a expliqué M. Ayari. Le fiscaliste est ensuite revenu sur le taux de change du dinar face au dollar, qui est passé de 3,1 dinars pour un dollar à 2,9 en moyenne annuelle. « Pour chaque 10 millimes de différence, le budget enregistre un gain de 57 millions de dinars. En les multipliant par 20, nous retrouvons la somme de 1.140 millions de dinars. » Il a ensuite appelé à l'élargissement du champ d'application de l'impôt sur le revenu pour les personnes physiques, en intégrant d'autres types d'activités dans cet impôt, ce qui permettrait d'alléger la pression fiscale sur les salariés et de concrétiser l'équité fiscale. Mohamed Salah Ayari a également plaidé pour l'instauration d'un taux d'impôt de 10 % sur les sociétés ayant pour activité le développement agricole, l'écologie verte et le développement des zones non communales.
« Comme vous le savez, à partir du 1er janvier 2026, les sociétés exportatrices qui ne paient pas la taxe carbone dans leur pays seront appelées à verser cette taxe à l'Union européenne. Il est donc plus judicieux de l'instaurer dans notre loi de finances afin que la Tunisie en bénéficie », a-t-il conclu tout en appelant à accélérer la réforme des caisses enregistreuses