L'Institut national de la statistique (INS) a organisé, lundi 29 septembre 2025, la sixième réunion de la Commission nationale du recensement général de la population et de l'habitat pour l'année 2024. Cette rencontre a permis de présenter et de discuter les résultats globaux du recensement. Selon le recensement de 2024, la Tunisie comptait 4.265.636 logements, dont 80,7% habités et 19,3% vacants. Le parc de logements a connu une progression soutenue, suivant une tendance clairement ascendante. Entre 1975 et 2024, le nombre de logements a été multiplié par quatre, passant de 1.021.800 à plus de quatre millions. Au cours de la dernière décennie (2014-2024), il s'est accru de 975.700 unités par rapport à 2014, où l'on comptait 3,29 millions de logements. Cela correspond à une augmentation annuelle moyenne nette de 97.600 logements, contre 78.900 entre 2004 et 2014, 63.100 entre 1994 et 2004, 55.700 entre 1984 et 1994 et 32.400 entre 1975 et 1984.
En 2024, on dénombrait 3,09 millions de logements en milieu urbain (72,6%) et 1,17 million en milieu rural (27,4%). Sur la décennie 2014-2024, l'augmentation la plus élevée a été enregistrée dans le gouvernorat de Nabeul avec 85.100 unités d'habitation, suivi de près par Sfax (80.900), Sousse (78.600) et Tunis (61.700). À l'inverse, les progressions les plus faibles ont été observées à Tozeur (7.500), au Kef (11.900) et à Siliana (13.300). En Tunisie, les types de logements sont variés : maison arabe, houch, villa, appartement, gourbi, etc. Au niveau national, le logement jumelé ou étage jumelé domine largement, représentant près de la moitié des habitations (49,1%). Les villas et duplex suivent (26,1%), tandis que les logements traditionnels (houch, dar arbi, borj) constituent encore 15,9%. Les appartements restent minoritaires (8,4%) et les logements rudimentaires sont très rares (0,5%). Lors du recensement, 3,44 millions de logements étaient occupés, soit 80,7% de l'ensemble (82,4% en milieu urbain et 75,9% en milieu rural). Deux autres catégories sont à signaler : * les logements secondaires ou mis à disposition de ménages résidant à l'étranger : 383.100 (9%) ; * les logements vacants : 424.900 (10%).
Les logements d'une seule pièce ne représentent plus que 2,8% du parc, contre 7,3% pour ceux de cinq pièces et plus. Les logements de trois pièces restent les plus répandus (46,6%), suivis par ceux de quatre pièces (25%) et de deux pièces (18,3%). Depuis 1975, la proportion des logements d'une seule pièce est passée de 40,9% à seulement 2,8%. À l'inverse, les logements de trois et quatre pièces ont constamment progressé.
L'analyse comparative entre 2014 et 2024 fait apparaître une nette amélioration en termes de superficie. La proportion de logements compris entre cinquante m² et 199 m² est en hausse, tandis que celle des logements plus petits est en baisse. En revanche, les logements de plus de 200 m² ont reculé par rapport à 2014. La qualité s'est également améliorée, avec une généralisation accrue des équipements de confort. On observe toutefois une baisse de la proportion de logements avec salle de bain, compensée par la hausse de ceux équipés d'une douche.
La quasi-totalité des logements sont raccordés à l'électricité (97,7%), confirmant que le pays est presque totalement électrifié (97,9% en milieu urbain et 97% en milieu rural). Concernant l'eau potable, la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) couvre 96,3% des logements urbains mais seulement 61,4% des logements ruraux, soit une couverture globale de 87,3%. Pour l'assainissement, le réseau de l'Office national de l'assainissement (Onas) dessert 82% des logements urbains, mais seulement 8% des logements ruraux. Globalement, 62,9% des logements sont raccordés. Enfin, les logements disposant d'une source d'énergie solaire restent très peu nombreux : 3% à l'échelle nationale (3,5% en milieu urbain et 1,4% en milieu rural). Ces résultats mettent en évidence les efforts déployés au cours des dernières décennies pour améliorer la couverture des logements par les réseaux d'électricité, de gaz, d'eau courante et d'assainissement, tout en soulignant les disparités persistantes entre zones urbaines et rurales.