Lors d'une intervention à l'Assemblée des représentants du peuple, ce mardi 7 octobre 2025, la députée Fatma Mseddi a de nouveau pris pour cible la flottille Al Soumoud, allant jusqu'à évoquer de possibles financements étrangers transitant par des réseaux liés au lobbyiste George Soros. Sous couvert de vigilance nationale, la parlementaire a multiplié les mises en garde contre ce qu'elle décrit comme des initiatives « extérieures » prétendument non conformes aux lois tunisiennes. Elle a affirmé que « l'entité sioniste n'est pas un Etat, mais un projet d'occupation, de destruction et de séparation de la terre et de l'homme », tout en rappelant que la Tunisie ne reconnaît ni ne normalise avec cette entité.
Mais au-delà de cette rhétorique de principe, la députée a laissé planer le doute sur l'intégrité de l'initiative humanitaire Al Soumoud qui visait à briser le blocus de Gaza et à acheminer une aide à la population assiégée. En évoquant des « soupçons de financements indirects via des réseaux liés à George Soros », sans en présenter la moindre preuve, Fatma Mseddi contribue à jeter la suspicion sur une action saluée à l'international pour son courage et sa portée symbolique. Tout en déclarant ne pas blâmer « les jeunes qui ont agi avec sincérité et humanité », la députée a reproché aux organisateurs de la flottille d'avoir « financé et protégé ces initiatives sans respecter les lois du pays ». Elle a également appelé à renforcer le cadre législatif sur le financement des associations et des campagnes de dons, au nom de la préservation de la sécurité nationale.
Ce n'est pas la première fois que Fatma Mseddi s'en prend à la flottille Al Soumoud, qu'elle avait déjà présentée comme « une tentative d'engager un dialogue avec Israël ». Une position qui contraste avec l'élan de solidarité exprimé par une large partie de la société tunisienne.