L'ancien gouverneur de Ben Arous et soutien affiché du pouvoir en place, Ezzedine Chelbi, a réagi aux récentes mobilisations à Gabès autour du complexe chimique tunisien (GCT), affirmant qu'il s'agirait d'un « plan pour embarrasser le président de la République ». Dans un post publié, mardi 14 octobre 2025, sur les réseaux sociaux, il a écrit : « Le Groupe chimique a 70 ans. En deux jours, il est devenu un danger pour le peuple tunisien. Réveillez-vous et voyez les traîtres qui se cachent derrière ces mouvements ».
Cette réaction s'inscrit dans une série de théories similaires émanant de figures proches du pouvoir ces derniers jours. Plusieurs soutiens du président de la République, Kaïs Saïed, ont laissé entendre que les protestations sociales ou environnementales observées dans certaines régions du pays ne seraient pas spontanées, mais pilotées dans le but de nuire à l'image du chef de l'Etat. Les propos de Ezzedine Chelbi interviennent alors que la région de Gabès est secouée par une nouvelle vague de colère autour de la pollution industrielle. La campagne Stop Pollution vient notamment d'annoncer son boycott d'une réunion officielle consacrée à la situation du complexe chimique, dénonçant une tentative de diversion alors que le démantèlement des unités polluantes, décidé en 2017, n'a jamais été appliqué. D'autres cas d'asphyxie collective ont été signalés ce matin même dans la zone de Chatt Essalem, ravivant la colère contre la lenteur des autorités et la dégradation des conditions sanitaires locales. Si les militants écologistes parlent d'un drame écologique et sanitaire persistant, certains soutiens du régime préfèrent y voir une instrumentalisation politique des revendications. La région de Gabès, confrontée depuis des décennies à une pollution massive, demeure au cœur d'un conflit entre impératifs industriels et droit à un environnement sain, un dossier que le gouvernement peine toujours à trancher.