La Fédération générale de l'enseignement de base relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a exprimé, mercredi 15 octobre 2025, sa profonde inquiétude face à la dégradation alarmante de la situation environnementale à Gabès. Dans un communiqué publié récemment, la Fédération a affirmé que la recrudescence des émissions toxiques issues du complexe chimique avait provoqué de multiples cas d'intoxication parmi les élèves, les enseignants et les habitants de la région, semant la panique dans les établissements scolaires et les quartiers voisins. Elle a souligné que, malgré la gravité de la situation et les appels répétés à l'aide lancés par les parents, les éducateurs et la société civile, le ministère de l'Education avait gardé un silence jugé « suspect », alors qu'il se montrait prompt à réagir lorsqu'il s'agissait de sanctionner les enseignants. La Fédération a estimé que le ministère s'était ainsi comporté en adversaire plutôt qu'en partenaire dans la défense de l'école publique et de la santé des enfants.
La Fédération générale de l'enseignement de base a tenu la responsabilité de la catastrophe sanitaire et environnementale aux ministères de l'Education, de l'Environnement, de l'Industrie, des Mines et de l'Energie, ainsi qu'au gouvernement. Elle a appelé à une intervention urgente pour stopper les sources de pollution et à la réalisation d'analyses précises sur l'impact des émissions toxiques sur la santé des élèves et du personnel éducatif. Elle a également rappelé la nécessité d'appliquer l'article 47 de la Constitution tunisienne, qui garantit le droit à un environnement sain et équilibré et engage l'Etat à assurer les moyens nécessaires pour éliminer la pollution. La Fédération a invité toutes les structures syndicales et les composantes de la société civile à se mobiliser collectivement pour défendre le droit à un environnement sain et à une école sûre. La centrale syndicale a conclu que le silence face à ce qu'elle a qualifié de « crime environnemental » à Gabès équivalait à une complicité avec le « tueur silencieux », réaffirmant que la dignité de l'enseignant et le droit de l'élève à la vie ne pouvaient faire l'objet d'aucun compromis.