Au regard des chiffres présentés, lundi 31 mars 2008 par M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), la situation de l'activité du secteur bancaire est encourageante. En effet, les indicateurs financiers du secteur sont tous positifs. Aussi, l'encours des interventions bancaires, au prix courant, est-il passé de 7,1%, en 2006, à 9,8%, en 2007. Le taux des créances classées des engagements s'est réduit de 19,3 à 17,3%, au cours de la même période ; le taux de couverture des créances classées par l'épargne a quant à lui grimpé de six points (48,5%, en 2006, à 54,5%, en 2007) et le taux des créances classées nettes de l'épargne par rapport aux engagements s'est également réduit, passant de 10,9% à 8,7%. Des chiffres positifs certes, mais qui sont encore légèrement loin des objectifs fixés à l'horizon 2009, pour ce qui est des créances accrochées, soit respectivement 15%, 70% et 5%. Outre l'évaluation du secteur et la présentation des indicateurs de son activité, en 2007, le Gouverneur de la BCT n'a pas manqué d'apporter toutes les précisions nécessaires, quant aux dernières mesures annoncées par le Chef de l'Etat, le 26 mars 2008. L'audience accordée par le Chef de l'Etat à M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT, le 26 mars 2008, s'est soldée par des décisions largement bénéfiques surtout pour les citoyens. Des décisions qui, entre autres, autorise la Banque de l'Habitat à réduire le taux d'intérêt sur les prêts de logement, tout en maintenant ce taux fixe, chaque fois que la période de remboursement des crédits dépasse les 15 ans. Une décision qui transfère risque, du citoyen vers la Banque Habitat. C'est elle, qui supporterait, en définitive, le risque du taux d'intérêt du Marché Monétaire et non plus le client, qui lui, continuerait à rembourser son crédit, à un taux fixe. Autre mesure en faveur des citoyens, la réduction du niveau du taux d'intérêt jugé excessif. Celui-ci serait, à partir de la révision de la loi de 99 et sa promulgation, calculé sur la base d'une augmentation de 20% du taux d'intérêt effectif moyen, au lieu des 33%. Une décision qui baisserait le taux d'intérêt d'environ un point et un quart de point. Et, selon les propos du Gouverneur, la révision de la loi de 1999 s'effectuerait avant les vacances parlementaires, et elle n'aurait pas d'effet rétroactif. Il est clair, a expliqué M. Baccar, que la réduction serait différente selon le type et la nature du crédit (prêt à moyen, à court terme, crédit logement, crédit à la consommation .). Néanmoins, elle serait d'environ un point et quart, pour tous types de prêts. Par ailleurs, le Chef de l'Etat a recommandé, d'inciter les banques à ne pas prélever de commissions, au titre de tenue de comptes spéciaux d'épargne. Une décision supplémentaire en faveur des ménages. D'ailleurs, la finalité n'est autre que d'aider les petits épargnants et d'intensifier la concurrence entre les banques. Et, afin de conférer une plus grande transparence aux opérations et transactions bancaires, les banques sont désormais tenues d'informer leurs clients de l'utilisation d'un taux d'intérêt variable. Une décision qui, en plus de la garantie de la transparence, permet d'élaborer un indice mesurant le coût des prestations bancaires. Ce sont là, devait indiquer le Gouverneur de la BCT, des décisions qui confirment que tant que les indicateurs du secteur bancaire s'améliorent, tant que leurs répercussions aussi bien au niveau de l'économie nationale qu'au niveau des ménages se feront ressentir. Ce sont par ailleurs, des mesures qui confèrent une meilleure transparence aux opérations financières, et une meilleure protection des citoyens contre les éventuels risques de taux. Et, force est d'admettre que ces décisions purement financières ont des répercussions économiques et sociales. Au niveau social, elles faciliteraient l'accès des tunisiens au logement. Sur le plan économique, elles consolideraient la contribution du secteur bancaire dans le financement des PME. Une contribution qui, en 2007, a connu une évolution nette, plaçant le secteur bancaire, au rang de financeur incontestable, voire incontournable de l'économie. Les chiffres présentés par le Gouverneur de la BCT en témoignent clairement. En 2007, les banques ont étudiés 3503 dossiers de projets (dont 27% sont des projets nouveaux) contre 2847 en 2006, soit une croissance de 18%. Au cours de la même période, les banque ont approuvé 2565 dossiers, contre 2175, en 2006, pour une enveloppe globale d'investissement de 2211 MD, contre une enveloppe de 1813 MD, mobilisée, l'année précédente, une augmentation de 15%. Un effort considérable fourni par les Banques pour le financement de l'économie et de la PME et qui ne s'est pas limité à Tunis. Bien au contraire, les régions ont eu leur part du gâteau. Dans ce contexte, le Gouverneur a indiqué que 500 projets régionaux étaient au centre d'intérêt des banques, en 2007. Des projets qui ont nécessité une enveloppe d'investissement de 533 MD et qui créeraient à terme, quelque 12423 emplois. Et ce n'est pas tout. En effet, le nombre de projets réalisés et déjà entrés en production (à l'échelle régionale) a atteint 125 projets, d'une valeur d'investissement de 54 MD, générant 1945 emplois. Par contre, les projets qui sont réalisés ou en cours de l'être, ils étaient de l'ordre de 283 projets, pour un volume global d'investissement de 276 MD, et dont l'entrée en production contribuera à la création de 7098 emplois. Et, on n'a pas fini de créer des PME, puisque le nombre de projets en cours de mobilisation de fonds, est de 217 créations, qui exigeraient des investissements de l'ordre de 257 MD, et génèreraient 5325 emplois. A la lumière de ce données chiffrées ont peut affirmer que la Tunisie est sur la bonne voie pour la concrétisation de l'objectif d'accélération du rythme annuel de création de projets et de PME fixé par le Président. Selon M. Baccar, l'objectif serait atteint si on ajoute aux projets financés par le secteur bancaire, les projets financés par la BTS dont le nombre s'élèvent à quelque 10.000, ceux réalisés par des fonds propres et ceux créés dans le cadre des investissements directs étrangers (IDE). Des résultats encourageants qui ne sont autres que le fruit du programme de réforme du secteur bancaire engagé par le pays en faveur du secteur bancaire. De résultats clairs au niveau de tous les indicateurs de l'activité du secteur tant au niveau du financement de l'économie que de la mobilisation de l'épargne ou encore de la solidité financière des banques. Dans le même ordre d'idée, le Gouverneur a rappelé que les objectifs à l'horizon 2009 tablent sur des créances classées d'engagements de 15% ; un taux de couverture des créances classées par l'épargne de 70% et un taux des créances classées nettes de 5%. Des objectifs que d'ores et déjà 5 banques ont atteint alors que neuf autres ont atteint le premier. La réforme engagée a par ailleurs, permis l'introduction de nouvelles structures dont le médiateur bancaire, ainsi que l'amélioration de la qualité des services. Des qualités érigées en une obligation de service minimum.