Redorer le blason de Tozeur, tel est l'objectif de Abderrazek Cheraïet, le maire de la ville, à travers l'organisation du Festival des Musiques du Monde qui aura lieu du 17 au 20 avril. Il s'agit d'une manifestation culturelle qui représente, certes, un cheminement musical entre l'Afrique et l'Asie, mais surtout un grand évènement qui promet d'ores et déjà des retombées économiques et touristiques très importantes pour la région de Tozeur. S'il est vrai que le produit saharien, qui s'est nettement développé au cours des 20 dernières années, a bien dynamisé l'activité économique de Tozeur, la ville, la région et ses habitants regorgent encore d'énormes potentialités capables de donner ses ailes à la ville. Faute de certains moyens spécifiques dont le transport aérien qui a longtemps été le talon d'Achille ainsi que l'animation touristique, Tozeur essaie bon gré mal gré de trouver de nouveaux filons et de créer de nouveaux produits capables d'attirer les visiteurs et de booster l'activité . A vrai dire et comme l'a souligné Férid Fetni, le Directeur de Marketing et de la Communication à l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) lors de la conférence de presse tenue mercredi 2 avril 2008 pour présenter le Festival des Musiques du Monde, la ville de Tozeur jouit aujourd'hui d'une grande réputation mondiale. « Mais malheureusement, la ville n'a pas pu prendre son envol, notamment en terme d'occupation. Pourtant, Tozeur est dotée d'une capacité d'accueil de 6000 lits, d'un dépaysement total et d'une infrastructure hôtelière et touristique très riche et très diversifiée », a souligné Férid Fetni. Pour aider la ville à rayonner sur le plan national mais surtout à l'échelle internationale, il a fallu réfléchir sur des idées innovantes qui seraient à même de générer d'importantes retombées économiques. Abdderrazek Cheraïet, Sami Attia, Alain Weber et Jalel Cheraïet se sont réunis pour mettre en place un projet qui puisse répondre à cet impératif économique et aussi culturel et touristique. Et c'est de là qu'est né le festival de l'Orientale Africaine qui voit le jour grâce à un partenariat de taille avec Tunisie Telecom qui est l'entreprise co-organisatrice de cet évènement. A ce titre, Sabri Brahem, Directeur de la Communication de Tunisie Telecom, a souligné à son tour l'importance de cette opportunité qui permettra pour une fois de rassembler un nombre record d'artistes et de musiciens qui investiront les quatre coins de la ville. Et ce au bonheur de la population locale puisque le festival est entièrement gratuit. « Nous sommes très fiers d'être aujourd'hui partenaires d'un évènement d'une telle envergure qui concilie entre le tourisme et la culture. Il s'agit d'un esprit nouveau et d'une musique nouvelle que Tunisie Telecom soutiendra sur toute la ligne d'autant plus que notre entreprise continue, et il s'agit là d'un choix, de soutenir l'activité culturelle et touristique du pays », a affirmé M. Brahem. Il fut un temps et plus précisément pendant le 3ème et le 4ème siècle, où Tozeur était l'une des villes les plus riches au monde. Et le maire de la ville de s'enorgueillir des milliers de dromadaires qui partaient tous les jours à cette époque vers le Caire. Que s'est-il passé pour que Tozeur perde ce positionnement ? En tout cas, Abderrazak Cheraït met un point d'honneur pour faire retrouver ce rayonnement économique à sa ville. On serait tentés d'écrire que serait Tozeur sans lui ? Pour ce faire, la ville a besoin d'évènements de taille qui puissent drainer un public étranger et placer la ville aux devants de la scène. L'Orientale Africaine, représente un support idéal pour atteindre ces objectifs. C'est aussi un projet qui répond à une volonté présidentielle de donner à Tozeur ce qui lui revient de droit en matière de développement économique et touristique et qui s'inscrit parfaitement dans la stratégie tunisienne de développement des régions intérieures. Il importe de préciser à ce juste titre que le Chef de l'Etat vient de consacrer un conseil ministériel à cette question. Le Président de la République a également décidé un certain nombre de mesures à même de réhabiliter les sites emblématiques de Tozeur dont notamment Onk Ejmel qui abritera une partie des spectacles de l'Orientale Africaine. Allant dans ce sens, Férid Fetni, a précisé que la saison 2008-2009, connaîtra incontestablement le décollage de Tozeur. En témoignent en premier lieu la liaison aérienne Nice-Tozeur-Djerba qui a été inaugurée lundi 31 mars, ainsi que le vol inaugural de la ligne quotidienne Tunis-Tozeur lancée le même jour par Sevenair. Ces liaisons donnent sans doute des ailes à la ville et à la région d'une manière générale, en attendant que la liaison Milan-Tozeur ou Rome-Tozeur se concrétise d'ici le mois de novembre prochain, c'est-à-dire à la veille de la célébration de la journée nationale du tourisme saharien. Relier Tozeur aux importantes villes de l'Europe et par conséquent aux principaux marchés émetteurs de l'Europe Occidentale, représente d'après le Directeur du Marketing et de la Communication de l'ONTT, un atout majeur pour le développement touristique et économique de la région. A ce propos, le ministère du tourisme et l'ONTT qui sont également d'importants partenaires du festival des musiques du monde, sont unanimes quant à l'intérêt de ce rendez-vous à plusieurs niveaux. Il va sans dire qu'une telle manifestation marque, et d'un grand point, la forte alliance entre le tourisme et la culture qui sont appelés plus que jamais à jouer la paire gagnante. Mais un évènement de cette envergure permet aussi à une ville comme Tozeur d'impulser sa dynamique économique. Et afin d'entourer le rendez-vous des meilleures conditions de réussite, l'administration du tourisme tunisien apportera son aide et son savoir-faire pour drainer le maximum de personnalités étrangères ainsi que des TO et des journalistes qui vont assurer à leur tour la promotion de l'évènement et de la région. Décidément, Tozeur figure parmi les régions tunisiennes de haute priorité. Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme (et ses prédécesseurs d'ailleurs), l'affirme à chaque occasion puisque les efforts de son administration sont particulièrement focalisés sur cette ville tout comme sur Tabarka. Il est à préciser que cette région tourne actuellement autour d'un taux d'occupation moyen de 25%. Ce qui demeure nettement en deçà des capacités de la région et surtout de ses nombreux atouts à forte attractivité et valeur ajoutée. C'est pourquoi, le ministre du Tourisme plaide pour un travail privilégiant la qualité sur la quantité et ciblant les marchés étrangers, puisque le tourisme intérieur tire très bien son épingle du jeu à Tozeur avec des taux d'occupation frôlant les 100% pendant les vacances scolaires.