Le positionnement de la Tunisie sur ses principaux marchés émetteurs, a pris un sacré coup lors des dernières années au cours desquelles, la destination n'a pas réussi des performances. L'Allemagne, l'Angleterre et l'Italie ont donné du fil à retordre au tourisme tunisien qui n'arrive pas à retrouver sa forme auprès de ses clients traditionnels. Après les saisons de baisse consécutives, il était grand temps pour les responsables du secteur de remédier à cette situation et de redresser la barre si jamais il serait possible de le faire. D'autant plus que les destinations concurrentes placent de plus en plus la barre très haut. Pour ce faire, la Tunisie a décidé d'aller aux racines du problème et de constituer une commission spéciale au sein de l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) qui avait pour mission de sillonner ces marchés en régression dans le but de faire un diagnostic précis. Sur les marchés allemand, italien et anglais, il est clair que les causes de la baisse varient en fonction des tendances de chacun de ces marchés. Mais sur les trois pays, l'exigence de la clientèle et la ruée vers des produits innovants, demeurent communes. Ce qui appelle les « faiseurs » du tourisme à imaginer une nouvelle façon de proposer le produit et surtout de nouvelles recettes qui soient de qualité et compétitives. D'ailleurs, créer des concepts représente la faiblesse par excellence du secteur dont la plupart des professionnels sont à cours d'idées et d'efforts. La commission dépêchée par l'ONTT a terminé sa mission de diagnostic et élaboré son rapport qui a été soumis récemment au ministre. Le dossier est actuellement à l'étude, notamment en ce qui concerne son aspect budgétaire. Car, l'argent dans le tourisme est le nerf de guerre qui permet sans le moindre doute d'avoir les moyens de ses ambitions. Jusqu'alors, il n'est pas du tout facile de trouver le financement des opérations de promotion ou les efforts de reconquête des marchés où les concurrents de la Tunisie investissent des millions d'euros en marketing et communication, à longueur d'année. En attendant le rapport de la commission chargée de la prospection des marchés en baisse, Khelil Laâjimi, ministre du tourisme a dévoilé son point de vue quant à la configuration actuelle des marchés stratégiques en question. En effet, l'Allemagne et l'Italie, semblent être les seules destinations prometteuses. A l'exception de l'Espagne qui n'a pas été évoquée par le ministre, l'Angleterre pose de sérieux problèmes. A vrai dire, le marché allemand, qui nécessite à lui seul un investissement de l'ordre de 5 millions de dinars par an pour aspirer à la reprise, affiche à l'heure actuelle une accalmie en matière de régression. C'est-à-dire, que l'écart négatif s'est arrêté jusqu'à maintenant à 0. Ce qui permet de prévoir (ou espérer) un retour à l'évolution à partir des mois prochains. Cependant, nombreux sont les connaisseurs du secteur qui affirment à l'unanimité que la Tunisie devrait se muer d'une ambition mesurée sur le marché allemand. Ce qui signifie que le tourisme tunisien est appelé à tourner définitivement la page de l'an 2000, au terme duquel le nombre de visiteurs allemands a approché et pour la 1ère fois 1 million. Ce qui serait de l'avis de certains observateurs, une réalisation accidentelle en raison des problèmes sécuritaires qui avaient défavorisé les principales destinations concurrentes de la Tunisie, à savoir la Turquie et l'Egypte. Cela n'empêche que la Tunisie peut tabler sur 500 à 700 mille clients allemands et uvrer de sorte à atteindre cet objectif. Pour ce qui est du marché italien, le ministre a affirmé sa confiance quant à sa relance. Il semble ainsi que les prémices de la reprise commencent à se faire sentir, en attendant que la nouvelle stratégie de promotion prenne la route et donne ses fruits, notamment avec l'ouverture en novembre prochain d'une nouvelle ligne au départ de Rome ou de Milan, à destination de Tozeur. Surtout que désormais, le tournoi de Golf Brioni, se déroulera chaque année au Golf des Oasis à Tozeur, drainant ainsi un nombre important de participants et offrant par la même une opportunité promotionnelle très intéressante. Quant au marché anglais, il n'a pas l'air de mieux se porter. Au contraire, il s'avère que le voyage des spécialistes tunisiens, témoigne d'une mission plus dure que prévue. Khelil Laâjimi a avoué au sujet de ce marché, qu'il n'était pas optimiste quant à un dénouement prochain de la crise. La tendance à la baisse est inquiétante, surtout que le marché n'a jamais affiché autant de réticence. Certes, les Anglais n'ont jamais été particulièrement nombreux à visiter la Tunisie. Mais, ce fléchissement n'en demeure pas moins inhabituel. Partant, l'administration du tourisme tunisien, et à la lumière du bilan de la commission des marchés stratégiques, annoncera prochainement les décisions conséquentes très attendues par les différents intervenants dans le secteur. Mais aussi pour expliquer les causes de la baisse. Par ailleurs, le remède pour le marché espagnol semble être plus évident. La Tunisie est dotée d'un produit saharien qui répond parfaitement aux attentes de dépaysement des touristes espagnols et qui représente une importante offre exotique à exploiter. Pour ce faire, la représentation de l'ONTT à Madrid est plus que jamais appelée à jouer cette carte, à travers un effort promotionnel qui sort des sentiers battus. A partir du prochain Fitur, il serait temps de réfléchir sur une participation qui mette en valeur l'atout saharien et qui invite le visiteur du stand tunisien à découvrir un avant-goût de ce produit. En plus, le lancement d'une liaison aérienne entre Madrid et Tozeur sera pour beaucoup dans la relance de ce marché.