La Tunisie a misé, depuis plus de 50 ans, sur l'enseignement et l'éducation. Pourtant, le taux de chômage reste élevé, ce qui est inadmissible d'autant plus qu'il est à deux chiffres (14,2%). Partant, l'emploi a été érigé au rang d'une priorité nationale absolue qui se trouve au centre de tous les programmes et de toutes les politiques de développement, avec un objectif largement ambitieux : réduire de quatre points le taux de chômage à l'horizon 2016. D'où, l'engagement d'une consultation nationale sur l'emploi dont la finalité est d'identifier les solutions éventuelles. Initiée par le Président de la République, il y a quelques mois, la consultation nationale sur l'emploi a mobilisé toutes les forces vives du pays, toutes les régions et l'ensemble des secteurs de l'activité économique. Aujourd'hui, elle arrive à son terme et devrait présenter, demain, ses recommandations et ses propositions tendant à réduire le taux de chômage dans le pays. La consultation a été couronnée hier, mardi 07 octobre, par une conférence nationale sur l'emploi, tenue sous le haut patronage du Président de la République et inaugurée le Premier Ministre, Mohamed Ghannouchi. La manifestation qui a occupé plusieurs intervenants durant des mois, a vu la participation des présidents des Organisations nationales, des secrétaires généraux des Partis politiques, des experts et des enseignants, ayant pris part aux différentes phases du processus de la consultation. La séance matinale a été consacrée aux discours officiels d'ouverture, de présentation de la consultation et de ses objectifs. Ce n'est que dans l'après midi, que les participants à la conférence ont pu s'exprimer dans le cadre de quatre ateliers, tenus en marge de la conférence nationale. Les ateliers portent chacun sur un thème précis. Il s'agit de "L'entreprise, la croissance et l'emploi", "L'éducation, la formation et l'emploi", "Le marché de l'emploi et l'emploi" et "La région et l'emploi". Au sein de ces quatre ateliers, les participants, représentant toutes les forces vives du pays, ont pu s'exprimer en proposer des solutions, des idées et des recommandations dont la finalité ultime n'est autre, que la réduction du chômage. Il est évident que la création d'entreprises est une des solutions importantes pour absorber bon nombre de chômeurs. D'où, la mise en place, par les pouvoirs publics, d'une multitude de mécanismes, instruments, avantages financiers et fiscaux, avec en prime l'encadrement, l'assistance et le soutien des jeunes promoteurs. L'objectif est d'inciter les jeunes, notamment les diplômés du supérieur, à se mettre à leur propre compte et créer leur projet. Mieux, les orientations et stratégies adoptées dans ce sens, encouragent l'investissement dans des projets à forte valeur ajoutée. Car, ce n'est que par une valeur ajoutée importante que l'on peut créer de nouveaux postes d'emploi. L'idée est d'enraciner une nouvelle mentalité, celle de l'entreprenariat et de la création d'entreprises à laquelle, toutes les forces vives participent. Car, l'effort de créer des emplois, n'est pas la seule affaire de l'Etat. Bien au contraire, le secteur privé est appelé à mettre davantage la main à la pâte. Il est nécessaire, voire primordial, d'éradiquer la mentalité de "la planque", à la fonction publique, attendant impatiemment que l'Etat seul, crée des emplois. En tous les cas, avec une mentalité pareille, on ne pourra pas aller très loin. Il est vrai que l'économie tunisienne a réussi au cours de la dernière décennie, à maintenir un taux de croissance moyen de 5%. Un taux qui sera porté, au regard des prévisions établies, à plus de 6%, au cours des 11ème et 12ème plans de développement économique (2007/2016).Or, ce taux, bien qu'il soit satisfaisant, ne permet pas de réduire le taux de chômage comme on le souhaiterait, particulièrement pour les diplômés du supérieur dont le taux est élevé. En effet, le taux de chômage en Tunisie est, aujourd'hui encore, relativement très élevé. Il se situe autour de 14,2%, avec en prime une moitié des demandes additionnelles d'emploi, qui ne cessent d'augmenter d'année en année, émanent des diplômés du supérieur, soit des jeunes qualifiés et compétents mais, qui ont du mal à trouver du travail. L'emploi demeure donc la priorité des priorités nationales et pour cause. La Tunisie est appelée à créer un million d'emplois au cours des 10 prochaines années, un défi énorme à relever à l'horizon 2016. Ce qui explique en substance la nécessité de redoubler d'effort pour améliorer la croissance, la création de richesses, la création d'entreprises, notamment dans les secteurs à haute valeur ajoutée, pour répondre aux demandes additionnelles. L'objectif est de concrétiser une des ambitions de la Tunisie, porter le taux de chômage à 10%, en 2016 au lieu des 14,2% actuel. Un effort qui exige l'intervention de tous et ne doit en aucun cas se limiter aux seuls efforts de l'Etat. Faut-il rappeler que les demandes additionnelles d'emploi atteindraient en moyenne 87,2 mille demandes par an, pendant la prochaine décennie (2007/2016), contre une moyenne de 80,3 milles demandes, pendant le 10ème plan de développement. Consciente de l'ampleur du défi et de la difficulté à le relever, la Tunisie a tout mis en uvre pour réussir, adoptant une démarche de concertation nationale dont un des exemples les plus édifiants, est la consultation nationale sur l'emploi, qui tend à identifier les solutions éventuelles à même de permettre au pays d'atteindre ses objectifs en matière d'emploi et dans tous les secteurs de l'activité économique. Il suffit de déterminer où se trouve la valeur ajouter ? Comment la mobiliser et surtout comment assurer l'adéquation entre la formation d'une part, et les besoins du marché de l'autre. Il serait impératif d'adapter les programmes de formation et d'enseignement aux besoins des entreprises et du marché de l'emploi pour que les jeunes diplômés soient en mesure d'être opérationnels immédiatement au sein des PME. Au regard du premier responsable du Comité d'organisation de la Consultation, ce sont toutes les forces vives du pays qui ont contribué à la consultation, sur toute la République, avec une très faible implication de l'administration. En effet, ils n'étaient que 14 cadres représentant l'administration contre une multitude d'experts, de professeurs universitaires, d'opérateurs économiques L'objectif de la consultation nationale sur l'emploi est de tenter d'identifier des solutions à même d'absorber les demandes additionnelles d'emploi et de réduire, par la même le taux de chômage. Car, l'emploi est signe de citoyenneté, de sécurité et de stabilité politique et sociale. La conférence nationale sur l'emploi, qui vient couronner le processus de réalisation de la consultation nationale sur l'emploi, prendra fin aujourd'hui, mercredi 8 octobre. Au menu de cette seconde journée, une séance extraordinaire avec pour thème fédérateur : "L'emploi, une affaire nationale et une responsabilité partagée". Elle se caractérisera par deux conférences ; l'une sera donnée par le Professeur Ryadh Zghal, sur "L'emploi : la complémentarité des rôles entre l'Etat, la région, la société civile et l'entreprise". L'autre sera présentée par le professeur Hatem Kotrane, sur "Le dialogue social et l'emploi". Les débats seront sans aucun doute enrichissants pour compléter la panoplie des recommandations et des propositions en vue de faire reculer le taux de chômage dans le pays.