Afif Chelbi, Ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME, a laissé tous les représentants des médias, nationaux et internationaux, hier, sur leur faim. L'annonce principale, et l'évènement de la semaine, à savoir la décision Présidentielle de baisser les prix du carburant à la pompe, est restée, malheureusement sans réponse claire, nette et précise. Afif Chelbi n'a fourni aucun chiffre. Il s'est contenté d'expliquer le mécanisme de la baisse et d'affirmer que les prix seront très prochainement annoncés. Le bilan qu'il a dressé de l'industrie tunisienne est positif dans l'ensemble. Bien qu'aucune visibilité ne soit disponible pour l'année 2009, M. Chelbi s'est dit optimiste et confiant. Le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME a seulement apporté des précisions quant au nouveau système, annoncé par le Président de la République, d'indexer les prix du carburant à la pompe. Citoyens et journalistes resteront sur leur faim, quant au tarif réel qui sera fixé, dans les prochains jours, selon le ministre. Le système se résume comme suit : les prix locaux du carburant seront étroitement liés aux prix à l'international du baril du pétrole. Toutefois, la subvention de l'Etat sera préservée, au cas où, les prix connaîtront une envolée. Il s'agit d'une indexation plafonnée, explique le ministre, à hauteur de 10 dollars, pour le baril. En d'autres termes, on surveillera le cours des prix et l'évolution de la situation à l'international. Et, si l'augmentation des prix est supérieure à 10 dollars, la Tunisie augmentera ses prix locaux, si elle est inférieure à 10 dollars, elle baissera ses prix. Ainsi, les PME et les citoyens n'en ressentiront pas le poids de l'augmentation, si elle est envisagée ». Sur le bilan global du secteur industriel, M. Chelbi a fourni les résultats des différents programmes du ministère, que ce soit pour la création d'entreprise, le soutien des entreprises ou encore le programme de maîtrise de l'énergie. Le bilan est positif dans l'ensemble, en dépit d'un contexte international caractérisé par une crise financière et économique sans précédent. Le Ministre s'est montré optimiste et confiant quant à l'avenir de l'industrie tunisienne, bien que l'année 2009 démarre sur fond de crise dont les répercussions commencent à se faire ressentir sur l'économie nationale. Il est vrai, a-t-il souligné, qu'aucune visibilité n'est disponible quant à l'année 2009. Il est aussi vrai que nul ne peut fixer la durée de la crise ni encore moins l'ampleur de ses répercussions. D'où, l'importance de doubler de vigilance pour sauvegarder les emplois et les entreprises. Il a appelé à l'optimisme quant à l'avenir de l'industrie tunisienne. A son sens, et au regard des indicateurs, et à la lumière de l'étude stratégique de l'industrie tunisienne à l'horizon 2016, l'avenir est "assurément, prometteur". La confiance est tirée d'abord des résultats réalisés par notre industrie, forte d'une croissance des exportations de 20% en 2008, soit un volume de 187 000 MD ; ensuite de la capacité de résistance face aux challenges et aux crises de l'économie tunisienne. Elle a réussi à relever le défi de l'ouverture, de la Zone de Libre échange avec l'Union Européenne, ainsi que les défis du démantèlement des Accords multifibres pour le secteur du textile dont la contribution à la croissance des exportations s'est située autour de 5180 MD, en 2008. En effet, globalement le bilan des exportations du secteur industriel est positif. Il a enregistré une progression de 20%, en dépit d'une baisse de -1,5%, constatée, au cours des deux derniers mois de l'année 2008, à cause de la crise financière et économique internationale. Les exportations auraient ainsi dépassé l'objectif fixé par le 11ème plan, pour l'année 2010. Le scénario pour l'année 2009 est cependant différent. Sous l'ampleur de la crise financière mondiale, dont on n'a aucune visibilité, les PME tunisiennes continueront à subir les pressions et les répercussions de la crise économique internationale. Afif Chelbi a clairement annoncé que « malgré les difficultés conjoncturelles, la crise mondiale sans précédent offre des opportunités et des horizons structurels prometteurs, pour l'économie tunisienne, en général et pour le secteur industriel, en particulier ». Et d'ajouter : « Cette dualité existe dans le diagnostic de la situation industrielle caractérisée par des pressions conjoncturelles et paradoxalement par plus d'opportunités. D'où, les dernières mesures annoncées, mises en place et entrées en vigueur, depuis le 1er janvier 2009. Ces mesures couvrent les trois domaines financier, social et de soutien aux exportations. Ensuite, des mesures structurelles prometteuses dont la finalité est d'améliorer le climat des affaires et de renforcer la compétitivité des PME ainsi que la qualité de leurs produits ». Afif Chelbi estime que la crise serait à même de consolider l'attractivité de la destination d'affaires tunisienne. Et, le démarrage en plein cur de la crise, vers les mois de novembre, octobre 2008, de grands projets industriels promus par des investisseurs étrangers, allemands et japonais en témoignent largement. En effet, l'usine de composants automobile, du côté de Béja, promue par un Investisseur allemand est entrée en production, en octobre 2008 et a créé 1000 emplois. Mieux, le rythme de création d'emplois sera d'une moyenne de 50 postes par mois et 2000 emplois, dans les deux ans à venir. Le même investisseur a créé une unité de Recherche, Développement et Innovation, et a recruté 200 ingénieurs tunisiens. Autres grands projets industriels « YAZAKI », en matière de composants automobile à Gafsa, offrira à terme, 3000 postes d'emplois, avec une fréquence de recrutement de 40 postes par semaine, à partir du mois de février 2009, sachant que la décision d'investir a été prise en octobre 2008. Sans oublier, évidemment, le projet en aéronautique dont l'aménagement du site vient de démarrer, pour une entrée en production prévue, en juillet 2009 moyennant la création de 200 postes d'emplois. Afif Chelbi a en outre passé en revue les différents programmes du ministère, au nombre de 14 dont 8 en faveur de la création d'entreprises et 6 programmes de soutien aux PME. Il s'agit notamment des pépinières d'entreprises (25) ; des guichets uniques (21), et des centres d'affaires (24) ; l'essaimage qui a vu une grande adhésion des entreprises publiques, ce qui a permis à 295 jeunes de monter - ou en cours - leurs projets dont 60% sont implantés dans les zones de développement régional. 130 sont entrés en production. Autres programmes, les « Mercredis de la création d'entreprises » (21 éditions) ; les journées de partenariat régionaux (19 éditions dont 16 dans les zones de développement régional). Au cours de ces rencontres, 1000 projets ont réussi à retenir l'attention des banques. A ceux là, s'ajoute le salon de la création d'entreprises, au cours duquel, 104 projets ont séduit des institutions financières, représentant un montant global d'investissement de 140 MD. D'un autre côté, le ministère dispose d'un programme spécifique dédié aux Zones industrielles et aux technopoles. Dans ce contexte, l'année 2009 verra le démarrage des travaux d'aménagement de 21 nouvelles zones industrielles sur un total de 35 zones, sur une superficie globale de 677 Ha. D'un autre côté, 4 pôles sont en cours de réalisation, selon l'agenda préétablit.