Les deux cas de grippe porcine détectés en Tunisie ont soulevé plusieurs questions parmi la population. Et des inquiétudes également. Les services du ministère de la Santé n'ont pas été avares en matière de communication et nous ont fourni les éléments nécessaires pour informer le public. Cette communication professionnelle, et rare dans nos administrations, est le fruit de l'étroite collaboration entre les services du ministère de la Santé et ceux du ministère de la Communication dont le directeur général de l'Information, Salaheddine Dridi, siège à la commission spéciale de la grippe porcine et de la commission spéciale de lutte contre le tabac. Les deux cas détectés sont ceux de deux étudiantes (et non étudiants) qui étaient aux Etats-Unis dans le cadre du programme Youth Exchange. Les deux étudiantes se sont rencontrées à Washington avant de rentrer à Tunis via Francfort. Le système tunisien de veille, mis en place à la suite du déclenchement de la pandémie un peu partout dans le monde, a appris que des étudiants appartenant au même groupe que nos deux étudiantes ont été atteints par le virus H1N1. Les étudiants en question sont originaires d'un pays du Golfe. C'était suffisant pour que les étudiants tunisiens du groupe, dès leur retour, bénéficient d'un suivi médical à titre préventif, ainsi qu'une multitude de conseils. Parmi ces conseils, la prise de la température deux fois par jour. Aussi, on a fourni à ces étudiants, ainsi qu'à leurs proches, des doses de Tamiflu, le vaccin préconisé contre la grippe porcine, et des masques de protection pour éviter toute contamination. Tous les étudiants ont par ailleurs bénéficié d'analyses spécifiques du larynx, liquide nasal C'est grâce à ces analyses que les cas des deux étudiantes ont été immédiatement signalés pour que l'on prenne immédiatement les mesures nécessaires. Il s'avère que les deux étudiantes sont atteintes, certes, mais que la charge virale est très faible, ce qui explique, d'ailleurs, qu'elles n'ont pas été signalées dès leur arrivée à l'aéroport. Il est à rappeler que l'ensemble des ports, aéroports et postes frontières de Tunisie ont été équipés par des scanners et écrans spéciaux pour contrôler la température de tous ceux qui entrent dans le pays (voir notre photo prise à l'aéroport TunisCarthage par un portable le 15 mai dernier). Ces équipements ont permis de détecter 30 hausses anormales de température qui ont bénéficié immédiatement d'une consultation médicale sur place. Seuls deux cas douteux ont été signalés et ont bénéficié d'analyses médicales. Il s'est avéré, par la suite, que le premier cas (une touriste d'origine britannique) avait une insolation et que le second cas (un touriste turc) avait un rhume.