Sommes-nous vraiment à l'abri des répercussions de la crise financière et économique mondiale ? Difficile de l'affirmer. Khelil Laâjimi, ministre du Tourisme ne s'en cache pas. Lors d'une rencontre de presse, tenue récemment, , il a clairement fait savoir que la destination n'enregistrera pas de records, en 2009. Néanmoins, les chiffres réalisés, au cours des sept premiers mois de l'année, à une échelle globale, confirment que le Tourisme tunisien l'a échappé belle, et ce en dépit du recul de l'ensemble des marchés classiques, principaux réservoirs de touristes. S'il est vrai que les chiffres enregistrés entre le 1er janvier et le 31 juillet 2009, sont dans l'ensemble positifs, avec une croissance des entrées de 1,1%, il n'en demeure pas moins que l'ensemble des marchés européens, principal émetteur de touristes vers la destination Tunisie, sont tous, sans exception aucune, en baisse. Une baisse du reste justifiée par les répercussions de la crise économique sur la sphère réelle de l'économie européenne, l'augmentation du taux de chômage et la baisse du pouvoir d'achat. Les résultats positifs réalisés par la destination sont, force est de le reconnaître, le fruit d'un effort marketing exceptionnel, afin d'inciter les consommateurs à opter pour la Tunisie, pour passer leurs vacances. Des efforts marqués par des compagnes de communication et de sensibilisation proches surtout du portefeuille des touristes potentiels. Faut-il rappeler que ces touristes ont été forcés cette année d'opter pour le last minute, plutôt que pour le first minute, offre promotionnelle oblige. Dans une conjoncture internationale difficile, l'administration de tutelle se veut "rassurante". Elle s'est effectivement engagée auprès des professionnels dans un partenariat "opérationnel". L'objectif n'est autre que l'intérêt de la destination. On ne s'est pas croisé les bras. A ce titre, des mesures ont été prises au plus haut sommet de l'Etat afin d'aider le secteur à faire face à la crise. 10 MD supplémentaires ont été déboursés pour consolider la promotion et la communication institutionnelle, améliorer la visibilité de la destination et séduire les clients dont les économies sont en crise. Les chiffres des sept premiers mois de l'année 2009 témoignent clairement du bon comportement du tourisme tunisien, en dépit de la crise et de la baisse générale du tourisme en Méditerranée, soit environ 20%. A comparer avec d'autres destinations touristiques qui ont enregistré des baisses de 20 et de 30% dans leurs recettes touristiques et leurs entrées, la Tunisie peut s'enorgueillir d'avoir tiré son épingle du jeu. Elle doit sa réussite en premier lieu au marché limitrophe, notamment libyen et algérien. Désormais, les chiffres ne trompent pas. Ces deux marchés ont enregistré les plus forts taux de croissance, avec respectivement 18,2% et 11,6%, face à un marché européen, en baisse générale de 8,4%. On prévoit de finir l'année 2009, avec 3 millions de touristes maghrébins, dont deux millions de libyens. Les indicateurs des sept premiers mois de l'année 2009 s'avèrent "satisfaisants". Il se trouve qu'ils sont même, jusqu'au 31 juillet du moins, rassurants pour une année, placée sous le signe du last minute par excellence, pour ce qui est des marchés européens. Mais même avec ce last minute, force est de reconnaître que tous les marchés européens, sans exception, sont en baisse. Qu'il s'agisse du marché français (-3,2%), britannique (-0,8) ; allemand (-5,6%) ; celui des pays scandinaves (-13,4%), ou encore autrichien (-9,9%) ; espagnol (-11,6%) ; tchèque (-26,1%), Bulgares -6,5%) ; ou autres marchés européens (-24,4), les chiffres ne laissent désormais aucunes place au doute, quant au recul général du marché européen. Cependant, à l'exception des nuitées avec une baisse de -6,3%, e du taux d'occupation (-1,9%), l'ensemble des autres indicateurs est en hausse. En effet, entre le 1er janvier et le 31 juillet 2009, la destination Tunisie aurait accueillie environ trois millions 952 mille touristes, toutes nationalités confondues, enregistrant ainsi, une évolution de 1,1%. Les touristes ont généré des recettes en devises de l'ordre de 970,7 millions d'euros, soit quelque 1805,4 MD. Les recettes auraient enregistré ainsi une croissance de 4,7%, en dinars et de 2,4%, en euros, par apport à la même période de l'année écoulée. Par contre, les nuitées sont en baisse de 6,3%. Ce qui confirme, au regard du ministre du Tourisme, que le secteur touristique est sur la bonne voie en matière de rentabilité et que les politiques adoptées, en ce qui concerne la rigueur dans la qualité des services et de la formation professionnelle, commencent à porter leurs fruits. En dépit de la crise économique mondiale, on peut donc affirmer, au moins jusque là, que la destination Tunisie s'en tire pas mal, et que les répercussions de la crise économique n'ont pas été désastreuses pour le tourisme tunisien. Alors que d'autres destinations souffrent avec des écarts négatifs importants, notamment au niveau des principaux indicateurs du tourisme, (entrées et recettes en devises), la destination Tunisie affiche des résultats positifs, dans leur globalité. Au cours des sept premiers mois de l'année, le secteur s'est bien défendu. Un résultat qui justifie en partie l'optimisme de l'administration de tutelle et sa confiance dans l'avenir du secteur ainsi que dans une saison estivale satisfaisante. Les chiffres confirment en tous les cas, l'optimisme affiché. Par contre pour ce qui est de l'arrière saison, rien n'est encore prévu et le manque de visibilité règne toujours. Mais les efforts promotionnels ne s'arrêtent pas. Alors, gardons notre optimisme et espérons que l'arrière saison se déroulera bien.