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L'analyse financière : un métier en mal de reconnaissance en Tunisie
Publié dans Business News le 25 - 11 - 2009

Le rôle de l'analyste financier a évolué au fil des années. D'un simple observateur dont le travail se résume à étudier la solvabilité d'une entreprise en cas de liquidation, l'analyste est devenu l'un des piliers de l'investissement boursier. Son travail est élémentaire : aiguiller les investisseurs et les aider à faire les placements qui correspondent le mieux à leurs objectifs.
Or, élément incontournable dans toute chaîne financière à plusieurs rouages, l'analyste financier est, à la fois, convoité et accusé. Convoité de par son rôle de fournisseur d'une lecture objective de la réalité et accusé, car on le pointe souvent du doigt si ses recommandations ne riment pas avec les tournants d'un marché. En ces moments de crise économique et financière internationale, l'analyste financier est souvent responsabilisé lors des crashs, ou de simples « fausses notes », généralement, non prévus. Inutile de rappeler que ses recommandations peuvent influencer directement et durablement l'évolution d'une entreprise. Mais que signifie ce terme d'« analyse financière » ? Qui le détermine ? Comment en évaluer la teneur ? Et, surtout, comment s'assurer que les analystes financiers respectent réellement les critères « éthiques » ?
La conférence-débat organisée, samedi 14 novembre 2009, par l'Association Tunisienne d'Analyse Financière (ATAF), a constitué, donc, une opportunité pour se prononcer sur une panoplie de questions relevant du métier de l'analyste financier. Lancée sous le thème ″L'impact de la crise financière sur les techniques d'analyse financière et sur le métier d'analyste financier″, la conférence a réuni le gotha national et international du monde des finances, en l'occurrence Yann Le Fur, professeur à l'Institut des HEC, de Paris, conseiller financier chez Mediobanca et co-auteur de l'ouvrage Vernimmen -Finance d'Entreprise et Wassel Madani, directeur adjoint à Fitch Ratings.
Au vu du contenu des communications données par les différents conférenciers et le débat qui s'en est suivi, il ressort que l'objectif recherché était de mettre en évidence l'ampleur de la responsabilité qui incombe à l'analyste, surtout en ces temps de crise financière et économique internationale.
Mais à quoi sert donc une analyse financière ? Selon qu'il s'agisse d'une analyse financière "buy side" ou "sellside", interne ou externe, elle est l'affaire de nombreux partenaires économiques et sociaux de l'entreprise en vue d'étudier sa situation et ses performances.
L'analyste financier est, avant tout, un conseiller. En relation permanente avec de nombreuses sources d'informations sur les sociétés et/ou secteurs, sa mission est d'analyser et synthétiser les informations quantitatives et qualitatives qui en découlent pour émettre un avis fondamental et un avis technique. Ainsi, il met à la disposition du décideur final ses recommandations. Son objectif : aider l'entrepreneur à prendre la bonne décision.
" Dans les années 30, l'analyse financière était l'apanage du banquier. Depuis, elle a beaucoup évolué. Elle a redéfini sa vocation en intégrant les préoccupations des investisseurs en fonds propres.
Auparavant, l'analyse financière se contentait d'évaluer et d'examiner de près le risque de crédit. S'agissant d'une conception reposant sur une vision restreinte et détachée de la réalité du marché, l'analyse financière s'est dotée d'une gamme d'outils et de techniques afin de répondre à des préoccupations plus larges que celles du banquier prêteur.", a souligné M. Le Fur.
La tentation était forte pour développer des « synergies » avec les métiers de la banque. Ainsi l'analyse financière s'est progressivement convertie pour s'ouvrir sur les investisseurs institutionnels, les compagnies d'assurances, les gérants de portefeuilles dans les services de gestion privée des banques, ou encore les investisseurs professionnels dans les fonds d'investissement (capital risque, capital développement, LBO).
M. Le Fur précise que " plusieurs facteurs ont contribué à cette évolution, en particulier : la mondialisation de l'économie et des marchés financiers, les crises économiques, le développement des TICs et l'évolution comptable et réglementaire. Une illustration de cette évolution qu'a connue l'analyse financière, est fournie par la notion de création de valeur mieux connue sous le vocable "Economic Value Added - EVA". Dans le même prolongement direct de son évolution, l'analyse financière s'est dotée d'autres instruments et techniques à même de réduire l'écart qui subsiste immanquablement entre la théorie et sa traduction opérationnelle".
Avec la mondialisation des marchés et de l'économie et le développement des bourses électroniques, l'information est devenue primordiale. Bien plus, la crise financière actuelle n'a pas remis en cause l'analyse financière. Bien au au contraire, elle l'a renforcée. Wassel Madani, directeur adjoint à Fitch Ratings, en a fait même une illustration.
En se basant sur une recherche fondamentale (analyse fondamentale) couplée à une analyse technique, l'agence de notation Fitch Ratings a élaboré les divers scénarii possibles face à la crise économique internationale. Il s'agit, certes, d'un travail colossal qui confirme encore l'importance accrue des analystes financiers et des agences de notation dans le paysage financier, éanmoins, cette présence ne leur épargne pas, pour autant, une certaine responsabilité, dans la crise actuelle. Du moins, c'est ce qui ressort du débat qui a suivi les communications.
Le scandale ″Leman Brother's″ est encore vivace dans les esprits. En effet, ce ″cas n'a pas fini de susciter les réactions et les suspicions quant au rôle présumé des analystes financiers dans l'affaire. On les accuse, ni plus ni moins, de connivence avec le géant financier pour induire tout le monde en erreur. Et la liste des accusations est assez longue. On citera, notamment, la faible transparence des agences sur leurs méthodes de notation, les possibles conflits d'intérêts entre les activités de notation et celles de conseil aux entreprises, les informations privilégiées accordées à certaines entreprises au détriment d'autres et la concurrence acharnée qui pousse ces mêmes agences de notation à se livrer bataille, discréditant ainsi le métier.
"Je ne veux pas m'arroger le statut de l'avocat de diable" a précisé M. Le Fur avant d'ajouter : "j'admets qu'il y a eu, auparavant, des excès de la part des analystes, notamment durant la crise de «bulles Internet » dans les années 1999-2000, mais le métier s'est doté d'un cadre réglementaire qui régit d'une manière transparente les activités des analystes et des agences de notations.
Pour ce qui est de l'affaire "Enron" ou encore "Leman Brother's", les manipulations comptables à grande échelle ont, au contraire, mis en lumière toute la difficulté du métier d'analyste financier. Dans un tel contexte, Il n'y a pas de connivence de la part des analystes. Les investisseurs ont glissé des actifs toxiques, ce qui a biaisé leurs analyses. Partant du constat que tout système comptable n'est pas indemne de fraude, il y a toujours des petits trous par lesquels les malhonnêtes passent. On ne peut, par conséquent, coller tout sur le dos des analystes et des agences ».
Pour sa part, M. Madani a précisé qu'" en ce qui concerne la crise actuelle, il s'agit bel et bien d'une crise de tout un système dont les agences de notations font partie. Cela dit, il est improbable qu'une agence puisse avancer un avis sur des événements imprévisibles. Déjà nos recommandations ne peuvent être reconnues qu'une fois un tournant de la conjoncture est détecté. Bien plus, nous suivons, en temps réel, l'évolution de la situation. Cependant, étant donné que nous sommes une partie intégrante du système, certaines données peuvent nous échapper. Ce qui limite notre visibilité sur le marché. Ce sont des accusations, sans fondements, qui sont " balancées " et qui, d'une manière ou d'une autre, discréditent notre métier. "
Entre le marteau d'une conjoncture à plusieurs virages et l'enclume des décideurs économiques, le métier d'analyste financier continue, certes, à endosser les coups de fouets d'un peu partout, mais il réussit, tout de même, à s'imposant en tant que source incontournable d'informations et de renseignements.
"L'analyste financier est comme le messager. Il est vénéré s'il apporte de bonnes nouvelles et lapidé s'il en annonce de mauvaises". Une expression qui peut résumer la situation d'un métier en mal de reconnaissance. Walid Ahmed Ferchichi


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