Il est de règle en Tunisie et en Algérie, quand on parle des relations entre les deux pays, de rappeler de forts liens historiques qui nous unissent les uns aux autres. Chaque entretien de haut niveau est l'occasion de rappeler l'importance d'une coopération "réelle et durable" entre les deux pays au service des intérêts des deux peuples. La coopération économique entre l'Algérie et la Tunisie, témoigne de l'engagement des deux pays dans le processus de l'édification de l'Union du Maghreb arabe. L'on dénote, à travers cet engagement, une réelle volonté de tisser des liens denses entre les deux pays, déjà unis par un passé révolutionnaire commun et des rapports "sans nuages" depuis leur indépendance. Cependant, d'un point de vue économique, la coopération tuniso-algérienne, souvent citée en exemple, n'a pas évolué au même rythme pour être le reflet fidèle de l'affinité politique entre les deux régimes En témoigne la panoplie de mesures économiques prises dernièrement par le gouvernement algérien (loi de finance complémentaire, la suspension de l'importation de produits de la zone arabe de libre-échange, ) et qui ont semé le doute chez les entreprises tunisiennes, n'arrivant pas à décrypter le nouveau langage économique des Algériens. Les Atugéens, conscients que la question mérite qu'on s'y arrête sérieusement surtout face au pessimisme ressenti chez les entreprises des deux pays, sont passés à l'action. "Tunisie-Algérie : un partenariat durable est-il possible ?" est le thème choisi pour la table ronde du 18 mai programmée dans le cadre des Mardis de l'Atuge. Un titre comportant volontairement une part de provocation (et comment !) mais dont l'objectif est indéniablement constructif tant l'intérêt est grand pour les opérateurs aussi bien tunisiens qu'algériens. Il est vrai, comme l'indique l'Atuge, que les semi-ouvertures des frontières économiques entre les deux pays faisant suite à des quasi-blocages des échanges font penser que si les conditions d'un partenariat pérenne et équilibré ne sont pas réunies, les plus grandes perdantes seront les entreprises maghrébines et les bénéficiaires leurs homologues européennes. Issad Rebrab, une figure emblématique de l'économie algérienne, sera convié pour partager avec les Atugiens sa vision quant à l'avenir de la coopération tuniso-algérienne. Une invitation d'une portée stratégique qui vient confirmer la détermination des Atugiens à aller jusqu'au bout afin de trouver des solutions concertées. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Issad Rebrab, né à Taguemount-Azouz en 1944, est un entrepreneur algérien et PDG du groupe industriel Cevital, la plus importante entreprise privée algérienne, employant plus 12 000 personnes. Il est, également, le représentant exclusif en Algérie de Samsung Electronics via sa filiale Samha; le partenaire du gigantesque projet Desertec de production saharienne d'énergie solaire, initié par des Allemands; le créateur d'une future école des cadres; le représentant exclusif du loueur de voitures Europcar, via sa filiale Cevicar, dont il a confié la gestion à son fils Omar Rebrab. Isaad Rebrab possède, par ailleurs, le journal "privé" Liberté, et est président de Hyundai Motors Algérie.