Tout le monde s'accorde sur le fait qu'une entreprise sans vision et sans imagination à moyen et long termes est vouée à l'échec. Elle serait incapable de donner du sens à son action. Car, gagner en efficacité, perfectibilité, introspection et perspicacité, c'est avant tout, s'immuniser et se protéger contre les aléas du futur. Un seul mot compte : la Prospective. Le centre de Promotion des exportations (CEPEX) a compris le "jeu" en se lançant dans une démarche prospective dans le but de se positionner au sein du champ des croyances de ses clients exportateurs, d'une part, et d'initier des actions qui répondent aussi bien aux attentes des opérateurs tunisiens qu'aux mutations nationales et internationales. Comment sera ou devra être le CEPEX en 2015 ? Telle est la question posée non pas par le staff directeur de cet organe mais, à notre plus grande surprise, par les cadres du CEPEX. Une première en Tunisie parce qu'on n'est pas habitué à ce que les initiatives viennent du bas ou du milieu de la hiérarchie. Pour les cadres du CEPEX, Il s'agit d'un "jeu" au vrai sens du terme. En effet, comme le prêche Jacques Lesourne, un des rares experts dans le monde en la matière : dans une démarche de prospective, le futur se construit. Ceci suppose que nous soyons en mesure de prendre en compte le « jeu des acteurs » et donc d'évaluer leurs marges de manuvre. Partant de ce constat, les cadres du Centre ont cherché à outiller leur institution des techniques et des mécanismes lui permettant de détecter et d'anticiper les comportements et les changements. Une condition sine qua non pour une équipe composée de 10 personnes animée par Hajer Denguezli, la directrice prospective, une fonction nouvellement créée au sein du Centre, et aiguillée par Kais Hammami, chercheur associé à la chaîne de prospective stratégique, pour comprendre au mieux le présent afin de bien préparer le futur. Justement, le futur se construit et, encore mieux, résulte des actions entreprises par les acteurs eux-mêmes. C'est désormais le challenge que se propose de réaliser les « prospecteurs » du CEPEX. Cinq étapes majeures sont nécessaire pour concocter à merveille leur dessein : s'approprier les méthodes et les concepts de la prospective stratégique, s'approprier les principes et les outils de la démarche de prospective et les mettre au service de la stratégie de promotion des exportations, anticiper les facteurs de changement et les inerties et construire les scénarios exploratoires, chasser les idées reçues et passer aux idées d'actions, construire l'arbre de compétence et construire l'arbre de pertinence stratégique, des objectifs aux actions. Encore une fois, il s'agit bel et bien d'une initiative émanant du personnel du CEPEX et non pas du staff directeur, quoi que Abdelatif Hamam, le PDG du Centre, la chapeaute du loin. Notre plus grand souhait, que cette « maladie prospective» attrape tous les cadres tunisiens, tous domaines et secteurs confondus. W.A.F.