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Mais où va le tourisme tunisois ?
Publié dans Business News le 27 - 05 - 2010

Quand Tunis, la capitale d'un pays considéré comme l'une des destinations touristiques les plus prisées du pourtour méditerranéen, n'arrive pas à drainer suffisamment de touristes, il est normal que l'on commence à se poser un tas de questions et à chercher des réponses. Mais quand cette même capitale devient « malade de son tourisme », il est plus que crucial que les autorités publiques tirent la sonnette d'alarme et s'organisent à la hauteur de ce problème. "Il ne fait pas bon se promener dans Tunis après 20H tellement l'ambiance y est pesante (au moins 9 mois sur 12). Commerces fermés, habitants frileux, transports en commun se raréfiant, touristes retranchés dans leurs hôtels. Pourquoi la capitale n'arrive-t-elle pas à resplendir la nuit tombée, bien que jouissant d'une sécurité que d'autres capitales lui envient ? Comment faire pour sortir de cette léthargie et surtout par quel bout commencer". Notre confrère Hédi Hamdi, sans froncer, a tout dit sur ce point dans un dossier riche et plein d'enseignements paru dans le dernier numéro de la revue spécialisée "Afrique Tourisme". Eh oui ! Par quel bout devons-nous commencer pour réanimer une capitale "malade de son tourisme". Synthèse.
Les responsables de la ville de Tunis, les municipaux, les professionnels du tourisme, les experts, les scientifiques, les commerçants, les "sans spécialités" et les citoyens lambdas, les voici tous renvoyés dos à dos par l'auteur de l'article, sur le même banc des « torpeurs ». Car, l'hébétude dans laquelle s'est plongée la capitale est vraiment inquiétante à un point tel que même les festivités, ayant l'allure de petits arrangements olé olé, n'arrivent même pas à l'éveiller. En manque d'animation touristique, la capitale et ses environs, risquent de devenir un "Ghost city".
L'auteur ne s'attarde pas à rappeler que le paysage culturel et touristique de la capitale a complètement été bouleversée. Dans les années 70 et 80, la capitale regorge d'enseignes mythiques qui ont fait les beaux jours du tourisme et de l'animation touristique : le Méridien au centre-ville, l'hôtel Salwa à Borj Cedria, la Baie des singes, les cafés animés, les orchestres de rues, les théâtres, les salles de cinéma. Ironie de sort, les souvenirs deviennent aujourd'hui le seul bien de la capitale dans un désert de béton et de fanfares. Ces icônes « symboliques », témoins d'une autre époque ont été forcés à céder la place à une « offre d'hébergement devenue très vaste allant des hôtels non classés proposant un produit minimaliste jusqu'aux établissements prestigieux de catégorie 5 étoiles ».
Car, nonobstant le patrimoine culturel de Tunis et cette « supposée diversité », Tunis souffre d'une animation touristique finalement très faible si on la compare à d'autres capitales. Pour nous éclairer davantage sur la question, M. Hamdi dissèque le véritable problème de la capitale et nous relate le compte rendu d'une table ronde organisée récemment par l'association de développement touristique, présidée par Lotfi Khayat, qui, en bon connaisseur de ce dossier, un casse tête chinois, paraît-il, a souligné que "le tourisme à Tunis dispose d'avantages que d'autres villes n'ont pas. C'est d'abord une porte d'entrée aérienne et maritime et aussi une destination prisée des excursionnistes séjournant à l'intérieur du pays. Elle dispose d'une capacité hôtelière importante et d'un large potentiel d'offres". Et pourtant, notre douce Tunis n'offre toujours pas une animation à la hauteur de ce potentiel.
Revenant à la question initialement posée par notre confrère : Par quel bout commencer ? Hédi Hamdi nous rappelle "qu'en 2005, l'ONTT avait engagé, à travers sa direction des "Etudes et des Participations", une étude sur la question, mais son principal maître d'œuvre est finalement parti à la retraite avant que celle-ci n'aboutisse. Du côté de la FTH, on a pensé également lancer une étude sur le développement du Grand Tunis. Information confirmée par Hamouda Ben Ghachem, président de la Fédération régionale de l'hôtellerie de Tunis-Carthage et de Bizerte qui précise, cependant, que la FTH est en attente des financements de l'administration du tourisme pour pouvoir l'entamer". Mais bizarrement, ces études et initiatives n'ont pas quitté le domaine des bonnes intentions et des souhaits qui attendent le génie de la lampe pour les exaucer.
Un autre problème non moins épineux. La capitale demeure en quête perpétuelle d'une vocation particulière et d'une identité spécifique. Certains ont appelé à reconsidérer le rôle de Carthage et de sa symbolique. Un appel rétorqué par Mounir Ben Miled, patron de l'hôtel les Ambassadeurs qui précise "Nous avons des pierres historiques certes, mais si nous ne savons pas les faire parler, elles ne servent à rien"
Mis à part l'animation, l'hôtellerie à Tunis, elle-même ne se porte pas bien. Le taux d'occupation des hôtels et la moyenne de séjour y sont ridiculement bas. "Plus bas qu'à Tozeur, presqu'aussi bas qu'à Tabarka, régions de l'intérieur considérées comme en grandes difficultés touristiques. Par quel tour de passe-passe la capitale d'un pays réputé touristique, fort d'une longue tradition et d'une solide expérience en la matière, a-t-elle réussi le miracle de se situer au bas de l'échelle des performances touristiques nationales ?", s'interroge M. Hamdi. Il fait refuge à une déclaration faite par Nébil Sinaoui, directeur général de l'hôtel Regency à Gammarth, pour trouver une réponse : "les statistiques sont le résultat de la coexistence d'hôtels à vocations incomparables". En ce sens, même si Tunis renferme des enseignes prestigieuses qui offrent des produits aux standards des places internationales, toujours est-il que les congrès qu'ils abritent, à juste titre, sont encore de petite ou de moyenne taille faute de salles à grandes capacités.
Un autre constat de taille. "A la différence des autres régions où le tourisme est régi par les tour-opérateurs, l'hôtellerie de la capitale est presque totalement dominée par le tourisme d'affaires et les séjours de passage", précise le rédacteur. Et à ceux qui avaient accordé du crédit à l'hypothèse selon laquelle le tourisme d'affaires et les séjours de passages pourraient changer la facette touristique de la Capitale, Ahmed Slouma, ancien directeur général de l'ONTT et membre de l'ATDT, leur rétorque : "A force d'avoir trop fondé sur l'hôtellerie balnéaire, nous avons créé un déséquilibre sur Tunis. Conséquence : nous n'avons pas de tourisme de capitale".
Quelle solution faut-il adopter pour redonner de la splendeur à une capitale en mal de repères "touristiques" ? Rien que du brouillard, quoique notre confrère voit en la concordance du mois de Ramadan avec l'été, pendant plusieurs années, une aubaine pour "mettre sur les rails un programme d'animation nocturne que les opérateurs pourraient exploiter à des fins commerciales". Mais miser sur le seul mois saint résoudrait-il tous les problèmes ? "Si Tunis s'accroche à cet unique espoir, elle continuera de rêver encore longtemps", conclut M. Hamdi.
Dans ce même dossier, Wahid Ibrahim, ancien DG de l'ONTT et connu par sa longue expérience en matière de marketing touristique, rêve, lui, d'un tourisme tunisois à l'exact opposé de qu'il est aujourd'hui : "une grande avenue envahie par de grands artistes, de La Goulette retrouvant son éclat d'antan, d'un parc environnemental à Boukornine, de taxis propres, de sorties en mer dans le golfe de Tunis, d'un festival de Carthage annonçant son programme une année d'avance, ...
Tunis est une ville où tous les rêves sont permis. C'était la pensée de M. Ibrahim, celle d'un rêveur très raisonnable, mais pas trop réaliste.


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