Apparemment, on manque de « pratiquants » en Tunisie, sportivement parlant bien entendu. 17,20% des Tunisiens, âgés de 6 ans et plus, reconnaissent avoir déjà pratiqué une activité physique et/ou sportive durant les 12 derniers mois. D'autant plus, il semble que la pratique d'activités physiques et sportives est beaucoup plus masculine que féminine. 25% des Tunisiens, âgés de 6 ans et plus, avouent qu'ils sont pratiquants contre seulement 9,45% chez les femmes. On ne saurait pas juger de l'importance de ces résultats, révélés par Samir Laâbidi, ministre de la Jeunesse, du Sport et de l'Education physique, lors d'une conférence de presse, tenue mercredi 23 juin 2010, au siège de l'ATCE, faute d'études comparatives avec d'autres pays et notamment ceux du pourtour méditerranéen. L'enquête, la première en son genre en Tunisie, un autre exploit à mettre à l'actif du ministère, a été réalisée auprès d'un échantillon de 30000 personnes, composé de 300 unités de base, de 25 familles chacune, soit 7500 familles au total. Un échantillon exhaustif de la population d'étude, selon M. Laâbidi, de par sa taille et les variables, qualitatives et quantitatives, utilisées par les enquêteurs lors du sondage. Il en ressort, également, de cette enquête que, par tranches d'âge, les Tunisiens âgés entre 11-15 ans arrivent en tête de peloton avec un taux de 39.54%, ceux entre 26 et 30 ans scorent à 14,84%, entre 31 et 35 ans ont un taux de 10,49% tandis que la tranche d'âge de plus de 61 ans, arrive à la queue du classement avec un taux de 3,5%. Sans surprise aucune, le milieu urbain vient en tête avec 17.88% de pratiquants contre 15.88% en milieu rural. La répartition géographique, constitue, elle aussi, une variable prépondérante. Ainsi, le Sud Ouest vient en tête (28.5%) coiffant au poteau le District de Tunis (20.99%). Le Nord Est en troisième position (18,3%), suivi par le Centre Ouest (15,19%), le Nord Ouest (14,55%), le Sud EST (14,08%) et le score le plus bas est au Centre Est (13.66%). De même, l'étude montre que plus on monte dans le niveau d'instruction plus le taux de la pratique fléchit. Ce taux est de 21,22% pour les élèves de l'enseignement primaire, 17,04% pour ceux du secondaire et 9,48% pour ceux de l'enseignement supérieur. Par occupation professionnelle, l'enquête montre une corrélation positive entre le taux et la nature de la profession. Ainsi, le taux le plus élevé est observé chez ceux qui exercent une profession intellectuelle et scientifique (26.04%). Les cadres supérieurs sont à 19.03%, les agents administratifs et les ouvriers spécialisés à respectivement 12.52 et 12.28% alors qu'en bas de liste, on retrouve les agriculteurs avec 6.36%. M. Laâbidi, nous fait savoir, que l'objectif annoncé, est de sonder l'engouement des Tunisiens pour la pratique d'activités physiques et sportives, de connaître la nature de ces pratiques et d'identifier les obstacles à lever, dans un souci de santé et de bien-être, conformément au programme présidentiel 2009-2014. C'est ce qui a animé le ministère à entamer une telle enquête, sur un fond scientifique, afin de s'inscrire dans une démarche incitative et régulatrice pour le développement de la pratique sportive en Tunisie. Les résultats sont, ainsi, sans équivoque : seulement un Tunisien sur cinq pratique une activité physique et sportive, hors compétition. Et c'est vraiment peu, comparé aux heures passées assis devant le petit écran à regarder les matches de différentes compétitions nationales, régionales et internationales. A en croire nos « yeux », la pratique des activités sportives et physiques est loin d'être le « sport » favori pour les Tunisiens ! Nous y reviendrons W.A.F.