Mauvaise surprise pour plusieurs détenteurs des fameux récepteurs Dreambox qui décryptent les chaînes satellitaires européennes et arabes en toute illégalité. Depuis quelques jours, plusieurs de ces chaînes ne sont plus visibles et demeurent cryptées en dépit de l' « abonnement » souscrit auprès de ces boutiques ayant pignon sur rue. Que se passe-t-il ? Y a-t-il un lien avec l'arrivée de Canal + en Tunisie dont le démarrage de la commercialisation de son bouquet est prévu pour la prochaine rentrée ? Les Dreambox sont-elles donc faillibles ? La réponse est oui ! Voilà pourquoi. Avec l'arrivée de la Dreambox, il y a trois ans, les Tunisiens et hackers de tous bords ont pensé qu'ils ont définitivement trouvé leur salut. Voilà donc un décodeur capable de décrypter les chaînes européennes et arabes les mieux outillées. C'est illégal ? Bof ! Depuis le temps que l'on pratique en toute légalité ces actes illégaux, on a fini par s'y habituer. A dix dinars par mois approximativement, souscrit auprès d'une boutique ayant pignon sur rue, le Tunisien ne prête plus attention à ce genre d'illégalités entrées pleinement dans ses murs, dès lors qu'il trouve son bonheur. Son bonheur télévisuel se résume à contourner, par quelque moyen que ce soit à condition qu'il ne soit pas coûteux, les systèmes de cryptage sécurisés des grands groupes télévisuels. La Dreambox est un boîtier magique puisqu'il permet, justement, de contourner le système de cryptage le plus évolué, celui de la Viaccess 4.0. C'est un véritable casse tête chinois pour les chaînes cryptées, cette Dreambox. Son principe est simple : l'appareil est lié à un abonnement ADSL qui lui fournit les codes instantanément. Ces codes sont générés par des abonnements authentiques, souscrits auprès des bouquets satellitaires, et que des milliers de vrais-faux abonnés partagent en temps réel. Mais il semble fort que la récréation soit finie. Du moins en partie. Depuis quelques semaines, en effet, plusieurs chaînes ne sont plus captées par ces vrais-faux abonnés. Quelques unes du bouquet Canal + et l'ensemble des chaînes du bouquet AB1. C'est quand-même curieux de voir Canal + cryptée, alors que sa petite sur iTélé ou encore les chaînes de France Télévision en clair. Selon des experts, les ingénieurs sont en train de tester différentes solutions qui permettent de barrer la route aux faux abonnés, sans couper le signal aux vrais. Mais ces solutions ne sont pas définitives et il s'agirait, actuellement, de simples colmatages. Les tenanciers des boutiques se montrent optimistes et demandent quelques jours à leurs « abonnés » pour leur rendre le signal des chaînes momentanément coupées. Existe-il une vraie solution, radicale, capable de préserver les intérêts de Canal + lorsqu'elle démarre la commercialisation de ses bouquets en Tunisie ? Techniquement, la réponse est positive ! Comment ? C'est très simple, nous répond un ingénieur. Pour son fonctionnement, la Dreambox est basée sur la réception des codes en continu via un abonnement ADSL. Il suffirait donc d'interdire l'accès aux chemins menant à ces codes. Chemins bien connus grâce aux adresses IP. Et comment interdire l'accès à ces adresses IP ? C'est simple, répond cet expert, c'est comme lorsqu'on coupe l'accès à un site web à contenu porno ou terroriste. Techniquement, la solution existe donc. Faut-il cependant que l'on accepte d'appliquer cette solution. En Algérie ou au Maroc, où Canal + commercialise ses abonnements depuis plus d'un an, cette solution n'a pas été mise à exécution. Nos voisins maghrébins continuent, en toute illégalité, à souscrire des abonnements auprès de ces boutiques ayant pignon sur rue. Pourquoi la Tunisie l'appliquerait-elle donc, alors que la Dreambox est vendue partout, y compris dans les grandes surfaces portant le nom de grandes enseignes françaises ? La même Dreambox est utilisée comme argument commercial par certains fournisseurs d'accès à internet pour vendre leurs abonnements ADSL. S'il est clair que l'Etat se doit de préserver les intérêts des investisseurs et des entreprises, il est clair aussi que l'Etat a toujours fermé « un il » face aux « pirates ». L'argument, non dit, est la préservation d'une certaine cohésion sociale puisque ces boutiques emploient des milliers de personnes. La Dreambox continuera-t-elle donc à fonctionner à la rentrée après l'arrivée de Canal + ? Tout est possible et la réponse ne tient plus à des arguments techniques, mais politiques et sociaux. Rendez-vous à la rentrée pour en savoir davantage ! A lire également : Slim Chiboub, capitaine de Canal+ contre les pirates de Dreambox