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Tunisie : Les ratés de la formation certifiante
Publié dans Business News le 23 - 09 - 2010

"La formation en langues étrangères et les opportunités d'emploi dans le domaine off shoring et la relation client", est sans doute un joli thème abordé lors la journée d'information concernant la formation en langues étrangères, abritée, mardi 21 septembre 2010, par la Cité des Sciences et chapeauté par Mohammed Agrebi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Un joli thème mais malheureusement à côté des enjeux. Car, et ça dépend de la nature même du dossier, l'emploi en l'occurrence, le fait de résumer le problème de l'insertion professionnelles des jeunes diplômés, en une simple formule de réhabilitation « linguistique » ne serait pas, a priori, d'une grande aide pour résorber les demandes additionnelles d'emplois. Un Joli thème, certes. Mais tout cela aurait dû tourner autour du thème plus urgent de cette université qui ne répond pas aux attentes des entreprises.
Ce même programme, qui a mobilisé un certain nombre d'intervenants nationaux comme les ministères de la Formation professionnelle et de l'Emploi, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, celui de l'Education, l'école Bourguiba School pour les langues vivantes et le Centre national de formation des formateurs de l'éducation (CENAFFE), ne s'attaque pas à la question des ratés de l'université. Il ne contribue pas, justement, à réfléchir sur les « produits » de notre système d'enseignement et sur les chefs d'entreprises, les chômeurs, les étudiants, et le citoyen lambda
A quoi bon essayer de rectifier les tirs en « amont » par une formation certifiante, alors qu'en aval on n'a pas encore pensé, sérieusement, à corriger les « failles » de ce système, notamment en matière de l'enseignement des langues, arabe et étrangères ? A moins que ce ne soit une sorte d'une guerre perdue à l'avance.
A vrai dire, la journée d'information concernant la formation en langues étrangères, abritée par la Cité des Sciences, a « bonnement » esquivé toutes ces questions. Le but étant tout simplement d'informer et non pas de disséquer les vrais maux de l'employabilité en Tunisie.
Une autre question, non pas moins embarrassante que les autres , et qui a été occultée elle aussi par les organisateurs, obnubilés par un seul souci , informer, est celle qui concerne ces quelque 60 000 à 70 000 étudiants qui obtiennent chaque année un diplôme universitaire, soit 60% des nouveaux venus sur le marché de l'emploi, ce qui signifie un poids supplémentaire pour l'économie nationale, comment sont-ils perçus par les chefs d'entreprises tunisiennes ? Aucune réponse de la part du ministère à qui on a confié le dossier de l'emploi en Tunisie.
D'ailleurs, on se rappelle de l'étude, réalisée par Hassen Zargouni DG du bureau d'études «Sigma Conseil» qu'il a intitulée : "Attentes des entreprises et la formation universitaire : approche qualitative". Il en ressort que les dirigeants des entreprises continuent à voir mal la "qualité" des "produits" de l'université: des compétences transversales insuffisantes, une culture entrepreneuriale limitée, un manque de professionnalisation des formations, des profils mal adaptés, peu de valorisation de la formation professionnelle à l'Université, formateurs peu préparés à la professionnalisation et bien entendu, le problème épineux de la maîtrise des langues étrangères.
Pis encore, les chefs d'entreprises ont la même perception des universités. Leur gouvernance, selon les interviewés cités par M. Zargouni, est introvertie, sclérose et dépendante à laquelle s'ajoute un faible pilotage selon les besoins de l'économie et de l'employabilité.
Côté encadrement, il est perçu comme insuffisant et peu favorable à une insertion au monde professionnel, faibles moyens pour un travail de qualité (insuffisance d'équipement scientifique, etc.) et surtout un manque flagrant en formateurs, selon le profil approprié. De plus, toujours selon l'étude de Sigma, les universités ne savent pas communiquer et ses produits et ses recherches scientifiques sont, souvent, rangés sur les étagères des bibliothèques. Et pour tout dire, c'est un constat partagé également par les universitaires.
Un petit retour à la journée organisée par le ministère de la Formation Professionnelle et de l'Emploi. Le fait d'entamer une concertation entre les pouvoirs publics, les professionnels et les jeunes, sur la formation en langues étrangères est, sans conteste, une très bonne idée, surtout en cette année internationale de la jeunesse, à l'origine une initiative du Président Ben Ali, ce qui signifie, entre autres, que les portes du dialogue et de la participation ont été largement ouvertes aux jeunes tunisiens. Seulement le devoir de l'information appelle un autre, celui de la transparence. En ce sens, que le dialogue doit porter également sur le diagnostic des vrais maux de l'employabilité en Tunisie.
Lors de la journée, le ministre, a parlé du contexte dans lequel s'insère ce programme, des enjeux, des opportunités et des résultats qu'on peut escompter d'une « réhabilitation linguistique » de nos jeunes diplômés, surtout les «primo-demandeurs». Lequel programme ambitionne d'améliorer l'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur et de leur offrir des opportunités d'emploi au niveau national ou international. Mais à entendre, les participants, il appert que ce programme intéresse plus les centres d'appel. D'ailleurs, les dirigeants des centres des contacts ont été omniprésents dans la salle. Ils ont même pris la parole pour soutenir sans condition une telle initiative qui, selon leurs dires, permettra de colmater les brèches linguistiques des jeunes demandeurs d'emplois.
Seulement, voilà ! On attendait la présence des grandes boîtes, des recruteurs dans les domaines stratégiques, des entreprises étrangères opérant dans les domaines outre que celui des centres d'appel. Mais, apparemment, la réhabilitation linguistique de nos jeunes ne les intéresse plus, eux qui ne cachent pas déjà leur méfiance «des produits» de nos universités. L'idée était donc de changer du cap et axer tout le discours sur les centres de contact capables d'absorber les flux de chômeurs quoique ces mêmes centres souffrent d'un turn- over exorbitant, donc une employabilité zéro.
Nul ne peut remettre en doute l'importance de ce secteur porteur, les centres de contact en l'occurrence, dans les politiques d'embauche. Mais il n'est pas question d'hypothéquer l'avenir des jeunes diplômés de la sorte et de présenter l'off-Shoring comme la solution miraculeuse à tous nos problèmes d'embauche.
La Tunisie,qui ambitionne de devenir, d'ici quelques années, une plate-forme technologique et une place financière centrale dans le pourtour méditerranéen, nécessite plus qu'une formation certifiante qui répond aux besoins des centres d'appels, une activité qui demeure encore volatile, tellement elle est dépendante de l'extérieur.
D'autres options ont été clairement retenues, dans le programme présidentiel, désormais, feuille de route de l'action du gouvernement pour la période 2009-2014, notamment en investissant dans le capital humain en engageant un vaste programme d'amélioration de la qualité articulée autour d'une grande maîtrise de langues étrangères, de l'établissement de partenariat et d'alliance entre les universités tunisiennes et étrangères, européennes, notamment, du recours à la co-diplomation et à la certification des compétences par des organismes indépendants et du développement des filières scientifiques et technologiques. De même, l'accent sera porté sur les secteurs à forte valeur ajoutée, tel l'ingénierie, l'agroalimentaire, la biotechnique médicale, la biotechnologie végétale, les TIC, les multimédias, la micro-électronique, la santé, le textile, etc.
L'on se demande alors quelles sont les portées concrètes de cette journée ? Promouvoir le partenariat entre les autorités publiques et le monde professionnel de l'off-shoring? N'est-ce pas une "poudre de perlimpinpin", une solution souvent présentée comme miraculeuse, mais qui ne sert, pratiquement, à rien pour absorber les flux de demandeurs d'emplois ? A quoi servent les réformes, et les «réformes des réformes» de l'enseignement supérieur si on a atterrit dans cette zone de «crise»? A qui la faute ? Et surtout comment rattraper le coup ? Des questions qu'on a voulu, tout gentiment, poser au ministre de l'Emploi. Seulement M. Agrebi n'a pas dit comment nous pourrions endiguer ces problématiques étant donné qu'il a précipitamment clôturé la séance. Walid Ahmed Ferchichi


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