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Sergaz, victime d'une opération d'escroquerie : on a frôlé la catastrophe !
Publié dans Business News le 01 - 10 - 2010

Une bien étrange affaire qu'on vient de juger, tout récemment, à Tunis. L'étrangeté vient de ce scénario machiavélique concocté par un technicien lambda qui a « trahi » son employeur, Sergaz, une société publique de renommée, entre mai 2005 et mai 2007, sans qu'on ait découvert ou soupçonné ses trafics contre son entreprise. L'étrangeté vient aussi de ce petit coup de pouce du destin qui a épargné la Tunisie d'un désastre écologique et national n'eut été l'intervention rapide des autorités compétentes.
Et Dieu seul sait quelles conséquences aurait eu une simple opération d'entretien d'un pipeline de gaz reliant la station de pompage et de compression de gaz d'El Haouaria à celle de Sbikha qui s'est transformée en une vaste opération d'escroquerie, dans laquelle la Société de service du gazoduc trans-tunisien (Sergaz) s'est portée partie civile contre une société de travaux publics, dont le gérant était en parfaite complicité avec l'employé de Sergaz.
Abus de confiance, escroquerie, et falsification de documents officiels, tels sont les principaux chefs d'accusation retenus par la Chambre des mises en accusation de la Cour d'Appel de Tunis, et dont le principal instigateur est un employé de Sergaz qui est parvenu à « siroter », tranquillement avec ses principaux complices, la somme de 910 mille dinars, juste par un simple jeu d'écriture.
L'histoire commence le 3 mai 2005 lorsque Sergaz, une société publique, assurant le transit du gaz algérien pour le compte de Tunisian Pipeline Company, depuis les frontières algéro-tunisiennes jusqu'au terminal départ du gazoduc transméditerranéen, d'un côté, et jusqu'aux points de prélèvement de la STEG, de l'autre, a confié à une société de travaux publics (T.T), dans le cadre d'une transaction publique d'une valeur totale de 700 mille dinars, la réalisation de travaux de génie civil portant sur l'entretien d'un pipeline de gaz reliant la station de pompage et de compression de gaz d'El Haouaria à celle de Sbikha.
Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que le pot-aux-roses éclate au grand jour : des travaux sont déclarés comme étant achevés, alors même qu'une bonne partie de ces travaux, budgétisée, n'a pas été réalisée.
D'ailleurs, cette déclaration n'a même pas résisté à une vérification et une expertise dans les règles. A cela s'ajoutent de fausses déclarations et de fausses factures. Pour tout dire, le décor était parfaitement planté pour une vaste opération d'escroquerie qui a coûté à Sergaz la somme de 910 mille dinars. Le hic, est qu'on a frôlé, d'un cheveu, la catastrophe tellement les travaux réalisés regorgent de défaillances techniques qui auraient pu provoquer un incendie au pire, une fuite au mieux. Et si ce n'est l'intervention rapide de la police, suite à une plainte déposée par le représentant légal de Sergaz, l'inévitable serait arrivé.
Mais comment se sont passés les événements ? Et comment un homme, pourtant un technicien réputé comme étant exemplaire, avait pu mettre la main, avec ses complices, sur une somme aussi importante sans avoir été démasqué à temps ?
Les PV des auditions nous ont permis d'y voir plus clair sur les rôles de chacun des protagonistes. Prise illégale d'intérêt, factures douteuses, devis gonflés : le principal instigateur, un dénommé S.K, un employé de Sergaz, chargé par sa société, en tant que technicien, du contrôle et du suivi des travaux réalisés par la société de travaux publics (T.T.), s'est vu reprocher sa gestion rock an roll de la mission qu'on lui a confiée.
Comme il ressort des PV des auditions, S.K, tenait également la comptabilité de (T.T.), se trouvant ainsi dans une situation de conflit d'intérêts, dans laquelle il a délibérément gonflé les devis des travaux fournis par son premier complice, S.B., le gérant de (T.T.), falsifié les factures et fermé les yeux sur les travaux inachevés et surtout les « failles » techniques qui auraient pu causer un vrai désastre.
Bref, notre « brave » homme était, à la fois, juge et partie dans cette opération qui a coûté à Sergaz la somme de 910 mille dinars alors que la valeur réelle de la transaction ne devait pas dépasser les 700 mille dinars, soit 210 mille dinars qui ont trouvé leur chemin dans les comptes de l'accusé et ses complices.
Pis encore, S.B. a camouflé son identité lors de la signature de la transaction entre les deux sociétés, en octroyant une procuration au nom d'un certain A.B, pour dissimuler toute trace de complicité entre S.K et S.B. Au fait, le patron de (T.T.) gère, dans la foulée, une autre société dont les principaux actionnaires ne sont que le père et le frère de S.K.
Interpellé par les enquêteurs, le gérant de (T.T.) s'est défendu de tout conflit d'intérêt et de toute complicité avec S.K tout en précisant que ce n'était qu'une simple coïncidence si les parents de l'accusé principal étaient également actionnaires dans l'une de ses sociétés. Drôle de coïncidence !
Mais la série des coïncidences n'avait pas laissé de sidérer les enquêteurs. Gag : les deux hommes entretiennent des relations « intimes », financièrement parlant : l'appartement dans lequel habite S.K voisine les locaux de (T.T.) dans le même immeuble, ils ont des comptes ouverts dans la même banque (l'UBCI), et surtout, l'enquête a relevé que des virements ont été effectués du compte de (T.T.) au compte personnel de Jean-Georges S.K.
Les deux autres complices, T.M, un ex-directeur central à Sergaz, et H.A., un cadre dans l'unité de génie civile, relavant de la même société, accusés de fermer les yeux sur les acrobaties comptables de S.K et de mentir sur la conformité des travaux réalisés par rapport à ce qui a été prescrit dans le cahier de charge, ont nié toute complicité avec l'accusé principal. T.M, à qui on a confié le contrôle et l'exécution du budget arrêté pour la réalisation des travaux, interrogé par les enquêteurs, a plaidé son innocence et a nié sa responsabilité dans les irrégularités enregistrées au niveau des factures et des devis, étant donné qu'il a été transféré avant la signature de la transaction entre Sergaz et (T.T.), a un autre établissement totalement indépendant de Sergaz.
De même, H.A, a rejeté les accusations tout en précisant que la somme de 910 mille dinars empochée par (T.T.) reflète réellement les travaux réalisés par la société des travaux publics et que le budget arrêté initialement, soit 700 mille dinars, n'était que la somme proposée pour la réalisation des travaux et que seules les devis et les factures en font foi. De même, il a précisé que son rôle se limite à signer les rapports de vérification de la conformité des travaux et que la dernière décision revient à l'administration générale de Sergaz.
Pourtant, le rapport de l'expertise comptable avaient relevé des anomalies et des imprécisions en ce qui concerne les travaux réalisés dont la valeur ne correspond pas à ce qui a été imputé dans les factures. Pis encore, le rapport de l'expertise technique a relevé des irrégularités au niveau de la réalisation des travaux par (T.T) d'autant plus qu'une bonne partie de ces travaux, frauduleusement budgétisée, n'a pas été réalisée.
De même, la police dispose également des enregistrements sonores renfermant les conversations entre les accusés et prouvant leur complicité avec l'accusé principal.
C'est ainsi que les autorités ont réussi à empêcher ce qui aurait pu être à l'origine d'une catastrophe si ces escrocs n'ont pas été démasqués en temps opportun. Walid Ahmed Ferchichi


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