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On nous demande de nous taire
Publié dans Business News le 06 - 12 - 2010

Peut-on y échapper ? Tout au long de la semaine dernière, et probablement des semaines qui viennent, on ne parle quasiment que de Wikileaks, ce séisme lancé en pleine figure des diplomates du monde entier. Un véritable 11-Septembre diplomatique dont les fâcheuses conséquences se ressentiront pendant des années.
Des révélations de Wikileaks, sur les uns et sur les autres, on n'apprendra pas grand-chose. Pas plus que ce que l'on sait déjà. Les informations qui y sont contenues sont connues de n'importe quel lecteur d'un journal sérieux. De là à dire que les journalistes sont aussi bien informés, voire mieux, que les rédacteurs de documents « top-secret » américains, il n'y a qu'un pas. Et c'est là le problème, car il s'agit d'une véritable humiliation pour Big Brother, lui qui n'a pas su protéger ses secrets supposés être les mieux gardés. L'idée même qu'un tartempion puisse être plus fort que la plus grande puissance mondiale, lui est insupportable.
Et c'est là que ça devient intéressant, car des à-côtés de Wikileaks, on apprendra beaucoup.
Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, l'homme par qui les scandales sont arrivés, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international communiqué à Interpol par la Suède. Officiellement, il est accusé de viol.
Il n'arrive pas à trouver un hébergeur pour son site, suite aux multiples attaques pirates. Même le géant américain Amazon, qui a accepté de le prendre sous sa houlette dans ses serveurs, a fini par se dérober. Après des « pressions amicales » du sénat américain.
Idem pour l'hébergeur français OVH. Eric Besson, ministre français chargé de l'Economie numérique, a déclaré que la France ne peut héberger des sites internet qualifiés de criminels et rejetés par d'autres états en raison d'atteintes qu'ils portent à leurs droits fondamentaux.
Aucun tribunal dans le monde n'a jugé Wikileaks criminel. Au contraire, nombreuses sont les voix qui le glorifient et présentent son fondateur et son informateur comme des héros. Et pourtant, un ministre du pays des Droits de l'Homme ne s'est pas gêné de le taxer de cette grave accusation.
Voilà ce que nous apprend l'affaire Wikileaks : que l'on soit un pays développé, en voie de développement ou sous-développé, un gouvernement agit toujours de la même manière. A la manière de l'époque des Soviets.
Les « grands » pays savent taper sur les « petits » pays en matière de droits de l'Homme et de liberté d'expression, mais quand les intérêts de ces grands pays sont menacés, ils mettent rapidement leurs belles paroles au placard. Même la Suède n'a pas su échapper aux « pressions amicales américaines » de faire calmer Julien Assange.
Du jour au lendemain, le bonhomme se trouve accusé de viol ! Si cela était arrivé dans un pays en voie de développement, on aurait crié au scandale à la une des journaux. Les militants des quatre coins du monde auraient accouru pour défendre le « violeur innocent ». Là, les choses diffèrent. Tout le monde se tait. Chacun sait dénicher un argument de toutes pièces pour défendre les intérêts suprêmes des Etats-Unis et de la diplomatie internationale.
Hasard du calendrier, vendredi prochain, nous fêtons la Journée mondiale des Droits de l'Homme. Suggestion d'un citoyen d'un « petit pays en voie de développement » qui reçoit périodiquement des leçons de droits de l'Homme des quatre coins du monde : on devrait fêter cette journée à Washington ou à Stockholm. Ils méritent des leçons autant que certains autres pays. Ils méritent qu'on leur rappelle le contenu de la Déclaration universelle autant qu'aux autres. Spécialement les clauses relatives à la liberté d'expression.
Vous en convenez volontiers que l'humanité a besoin de savoir sur quel pied danser ? La liberté d'expression est-elle bonne ou non pour elle ?
Si elle l'est, il faudrait donc arrêter toute la polémique et tous les bâtons qu'on met dans les roues de Wikileaks et de son fondateur. Si la liberté d'expression et la transparence ne sont pas bonnes pour l'humanité, il faudrait donc qu'on arrête ces leçons qu'on donne régulièrement aux uns et aux autres et qu'on dise clairement : citoyennes, citoyens, vous ne devez pas tout savoir, la transparence totale est mauvaise pour vous. La presse qui respecte la déontologie et milite pour la clarté ne peut avoir de place dans nos sociétés, car elle vous montre des choses qu'on se doit de vous cacher, pour vos intérêts.
Les choses ainsi tirées au clair, les journalistes et autres éditeurs de contenu consciencieux sauront leurs limites et connaîtront leur nouvelle ligne rouge. Ils ne mentiront plus à leurs lecteurs en leur proposant de beaux discours à l'eau de rose et de la langue de bois et changeront de vocation. Travailler pour Ikea par exemple.
Mais comme les choses ne peuvent pas se passer ainsi (heureusement d'ailleurs), chacun doit garder sa position et obtenir les garanties nécessaires pour garder cette position en toute sécurité : c'est au journaliste de révéler les secrets et publier les documents confidentiels dans tous les médias disponibles. Ceux qui veulent cacher des choses n'ont qu'à protéger davantage leurs secrets, sans user du pouvoir que leur a attribué le peuple pour faire taire ceux qui dénoncent leurs dérapages.


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