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Le grand déballage de WikiLeaks
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 27 - 10 - 2010


Par Hmida Ben Romdhane
A un certain moment, Jullian Assange, le citoyen australien, fondateur du fameux site WikiLeaks, était chouchouté dans les capitales occidentales, en particulier à Londres et Washington. Il était considéré comme l'un des principaux soutiens de «la cause démocratique» dans le monde. C'était quand il publiait sur son site des informations relatives à la situation en Chine, au Kenya ou dans d'autres pays non occidentaux.
Depuis juillet dernier, les choses ont changé, et Jullian Assange est devenu le mouton noir, un perturbateur qui empêche les responsables d'atrocités commises en Afghanistan et en Irak de dormir sereinement. Tout a commencé en effet au mois de juillet dernier quand WikiLeaks a mis en ligne 77.000 documents secrets du Pentagone relatifs à la guerre en Afghanistan, mettant à nu ses excès, ses abus et ses atrocités. Les autorités américaines ont tout fait pour empêcher ce grand déballage, en vain.
WikiLeaks a récidivé samedi 23 octobre avec la publication de 391.832 documents secrets sur la guerre d'Irak cette fois, mettant à nu également les excès, les abus et les atrocités commis par la soldatesque américano-britannique, d'une part, et par des Irakiens, d'autre part, autorités et milices confondues. Branle-bas de combat dans les cercles dirigeants américains et britanniques. On accuse WikiLeaks et son fondateur, Jullian Assange, de mettre en danger la vie des soldats.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a eu la réaction la plus virulente contre WikiLeaks, et était la plus inquiète pour la vie des soldats américains en Irak. Mme Clinton se trouve dans une position peu enviable de par le déchirement intérieur qu'elle ne peut pas ne pas vivre du fait de sa double casquette. En tant que politicienne, Hillary Clinton s'en prend aux diffuseurs de secrets qui mettent à mal le gouvernement et l'armée américains. En tant qu'avocate, elle devrait avoir une tout autre opinion de WikiLeaks, dans la mesure où ce site rend justice à des centaines de milliers d'Irakiens en empêchant que les atrocités dont ils étaient victimes soient enterrées. Ce qui, en principe, ne devrait déplaire à l'avocate Hillary Clinton.
Cela dit, les 391.832 documents secrets mis en ligne par Jullian Assange, bien qu'ils relatent un nombre immense d'atrocités commises en Irak entre 2004 et 2009, ne comportent pas d'informations fracassantes, ni de scoop, comme ce fut le cas par exemple avec la diffusion des photographies sur les tortures dans la prison d'Abou Ghraib.
La question qui se pose est pourquoi les autorités américaines et britanniques sont-elles dans tous leurs états ? L'argument selon lequel WikiLeaks met la vie des soldats en danger est assez comique. Ce ne sont pas ces centaines de milliers d'informations, dont le contenu n'a étonné personne, qui mettent la vie des soldats en danger. Il est parfaitement normal que la vie des soldats américains et britanniques soit en danger puisqu'ils sont en guerre. Et si ces soldats ne veulent vraiment courir aucun danger, ils n'ont qu'à ne pas partir en guerre. Et si les autorités civiles qui les ont envoyés guerroyer à 10.000 kilomètres de chez eux ont si peur pour leurs vies, elles n'ont qu'à ne pas déclencher de guerre. Car, si les hommes peuvent courir des dangers sans guerre, ils ne peuvent pas mener de guerres sans danger.
En fait, il y a autre chose qui explique la gêne et l'embarras ressentis tant à Washington qu'à Londres et les attaques virulentes contre WikiLeaks et Jullian Assange. La raison est que les autorités américaines et britanniques sont extrêmement conscientes de l'extraordinaire fiasco de la guerre d'Irak et des dégâts matériels, moraux, politiques et stratégiques monumentaux engendrés par ce fiasco.
Mais en dépit de ce fiasco, on continue de nous servir de temps en temps l'ennuyeuse litanie, tant répétée par Bush & Co., que le monde sans Saddam est mieux, que l'Irak est désormais un pays démocratique, que la mission des armées américaine et britannique ne consistait pas à envahir l'Irak, mais à sauver son peuple, etc.
Il est vrai que, par peur du ridicule, ceux qui acceptent de répéter cette litanie sont de moins en moins nombreux aujourd'hui, et que, désormais, l'on préfère oublier et faire oublier le grand fiasco irakien. Mais cette volonté d'oublier est fortement perturbée par Jullian Assange et son site WikiLeaks qui se comportent un peu comme le trouble-fête qui s'amuse à éparpiller des saletés hâtivement cachées sous le tapis.
Le nœud du problème est là. A Washington et à Londres, on dénonce WikiLeaks en soulignant les prétendus dangers que courent les soldats, mais en cachant la vraie raison de la fureur des milieux dirigeants américano-britanniques. On en veut à WikiLeaks parce que ce site empêche que la page irakienne soit tournée. Il continue d'alerter l'opinion mondiale sur des atrocités que leurs auteurs directs et leurs chefs militaires et civils cherchent désespérément à oublier et à faire oublier.
Ce qui s'est passé en Irak est très grave pour qu'il soit oublié. Trop grave pour que la page soit tournée comme si de rien n'était. Tout un pays a été détruit sur la base d'un mensonge. 25 millions de personnes ont vu leur vie se transformer en véritable enfer du jour au lendemain, et les deux principaux responsables de leur calvaire biblique, Bush et Blair, filent le vrai bonheur et vivent sereinement comme s'ils avaient rendu des services inestimables à l'humanité. Pas une cour de justice, pas un procureur n'a pensé à leur demander des comptes ni à leur poser la moindre question.
En dépit des 391.832 documents secrets rendus publics par WikiLeaks, les hauts cadres de la justice internationale vont sans doute continuer à regarder ailleurs. Mais de plus en plus de gens dans le monde se demandent pourquoi cette justice a-t-elle demandé des comptes à Milosevic et à Al Bachir et ignoré Bush et Blair.


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