Mehdi Barsaoui, un jeune tunisien parmi ceux qui se sont déplacés aujourd'hui, dimanche 30 janvier 2011 à l'aéroport Tunis-Carthage pour accueillir le leader islamiste Rached Ghannouchi. Il n'était pas parmi les milliers de sympathisants, mais parmi les quelques dizaines de personnes opposés aux idées de M. Ghannouchi. De l'aéroport Tunis-Carthage, il rentre choqué. Voici son témoignage. « Aujourd'hui 30 janvier 2011 nous étions un groupe de manifestants venus crier notre mécontentement face à l'arrivée de Rached Ghanouchi en Tunisie. Grande fut la surprise en voyant le nombre de personnes venues acclamer le chef du parti "Ennahda". Nous nous sommes mis dans un coin entre les arrivées et les stands Tunisiana et Tunisie Telecom, pancartes à la main, criant une séparation entre l'état et la religion. Les insultes commençaient à fuser, on nous a traités de mécréants, de sionistes, de jeunes inconscients et qu'un jour Allah nous jugerait pour notre bêtise. Des personnes s'infiltraient dans nos rangs pour essayer de nous diviser, toujours en nous insultant. On ne voulait pas céder à la provocation, car ceci pouvait se retourner contre nous. Nos slogans n'étaient en aucun cas irrespectueux: OUI A L'ISLAM, NON A L'ISLAMISME. On faisait notre possible pour rester unis malgré l'hostilité à notre égard. On s'est retrouvés au fond de l'aéroport, collés à la porte d'entrée, dénonçant la barbarie des extrémistes, tout en affichant haut et fort nos pancartes et c'est là qu'à un moment donné, une fille se fait gifler par un homme, deux de nos amis se font aussi agresser et plusieurs pancartes sont déchirées AU NOM DE LA RELIGION. Voici la liberté d'expression des islamistes, tabasser les manifestants et gifler les filles, car ce n'était pas leur place, qu'elles devaient rester à la maison et accomplir des taches ménagères. » S'il y a des caméras à l'aéroport, il serait intéressant de remonter jusqu'aux « barbares » cités dans le témoignage et de les identifier. Dans ce pays, c'est la loi qui a toujours primé et non la chariâa !