Près de 50.000 personnes sont rentrées en Tunisie par la frontière de Ras Jedir depuis le dimanche 19 février, date des premières arrivées en rapport avec la révolte en Libye. Durant les quatre premiers jours, près de 16.000 Tunisiens ont regagné le pays. Ensuite, et à partir de mercredi soir, les autorités tunisiennes ont donné leur accord pour que les étrangers, notamment des Egyptiens, désirant quitter la Libye puissent la quitter par la portière tunisienne sans l'obtention préalable de visas. Depuis, les flux d'étrangers ne cessent d'envahir le poste frontalier de Ras Jedir. La fluidité des passages a été assurée avec doigté par les services douaniers et policiers tunisiens. L'élan de solidarité de la population de Ben Guerdane a fait le reste. La prise en charge était quasi-impeccable. Seulement, si les réfugiés de plusieurs nationalités ne faisaient que transiter par Ras Jedir. Leurs gouvernements respectifs ont dépêché des avions pour les rapatrier. Les Egyptiens rencontrent des difficultés pour regagner le leur. Deux avions, uniquement, sont venus renforcer le courrier régulier. Pourtant le nombre d'Egyptiens a dépassé les 15.000 depuis mercredi dernier. Certes, l'armée nationale, le Haut comité des réfugiés (HCR), ainsi que la population locale font de leur mieux pour prendre en charge ce flux d'Egyptiens. Ils sont déjà 6.000 au camp installé par l'armée près de Ras Jedir. D'autres sont répartis dans plusieurs centres à Ben Guerdane et Zarzis. Mais, le nombre ne cesse de s'accroitre. Plusieurs milliers passent la nuit à même le sol près du poste frontière, faute de moyens de transport ou d'espaces pour les héberger. C'est l'état d'urgence humanitaire auquel plusieurs observateurs et médias (dont Businessnews), ont attiré l'attention des organisations internationales mais c'était en vain. La machine lourde du HCR met du temps pour se mettre en marche. A Ras Jedir, on parle certes de l'arrivée prochaine de deux navires pour ramener les Egyptiens. Mais l'état d'urgence humanitaire s'est déjà annoncé. Il est impératif de réagir le plus rapidement possible. Mounir Ben Mahmoud