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Mêmes causes, mêmes effets
Publié dans Business News le 20 - 04 - 2011


Un seul système politique :
La Tunisie a été gouvernée pendant 50 ans par les mêmes principes politiques. Sans faire d'amalgame entre la gouvernance des deux régimes que le pays a connu (la corruption et le système mafieux les distinguent), force est de reconnaître que du point de vue de la méthode politique, les principes ont été identiques, de même que l'organisation et l'utilisation de l'appareil politique, qu'il s'appelle PSD ou RCD. Le régime s'appuyait sur un quadrillage systématique du pays et la confusion entre l'état, le gouvernement et le parti. Cette démarche visait à créer les conditions d'une monopolisation du pouvoir à long terme, y compris le fait d'avoir la main sur les associations et les ONG qu'elles soient professionnelles, caritatives, culturelles ou citoyennes. En même temps, ces systèmes se sont arrogés le droit de réguler la vie publique et politique de tous les citoyens en leur lieu et place.
Bien entendu cela peut s'expliquer historiquement du moins pour le PSD, « unique » parti du pays après l'indépendance, il a pris en main l'organisation de la société sur le plan politique et social. S'il y a eu un consensus politique postindépendance, il faut reconnaître qu'il y a eu une dérive, dès la fin des années 60, par l'exclusion du parti de toutes les voix dissidentes, qui dès lors qu'elles souhaitaient s'organiser en mouvement d'opposition se retrouvaient derrière les barreaux.
C'est à partir de là que nous sommes rentrés dans un système de gestion partisane, avec une confusion des genres qui est allée crescendo. Présence du parti dans toutes les instances publiques, délégations, municipalités, entreprises publiques, organisations patronales et syndicales, associations diverses. C'est de là qu'est partie la confusion entre argent public et financement du parti au pouvoir. Déjà du temps du premier président, c'est l'argent public qui organisait les manifestations et le pouvoir du PSD, et c'est au palais de Carthage que se réunissait le bureau politique du parti.
Cette dérive est fondamentale pour comprendre le système politique qui a régné sur le pays au cours de ces 50 ans, dont la finalité a toujours été la même, à savoir accaparer le pouvoir et exclure du débat toutes les voix dissonantes.
L'importance de ce système politique est tellement grande dans la gestion des affaires et du pouvoir, qu'on ne peut nier aujourd'hui le rôle indirect du RCD dans la chute du régime de Ben Ali. En effet, les historiques et figures régionales et locales du parti n'ont jamais accepté le noyautage opéré par Leîla Trabelsi sur le parti, et les observateurs politiques ont pu constater un certain retrait du RCD dans son soutien inconditionnel au régime. Alors, bien entendu le RCD n'a pas participé au déclenchement de la révolution, mais depuis deux ans, il a contribué à laisser faire, probablement dans l'idée d'utiliser ce mouvement de mécontentement pour faire tomber Leïla Trabelsi et son clan, affaiblir Ben Ali, et récupérer le pouvoir pour continuer sa marche. Cette tentative est toujours en cours aujourd'hui.
Les plans du RCD sont aujourd'hui contrecarrés par le mouvement des islamistes, qui cherchent, et trouvent parfois une légitimité absolue dans le fait d'avoir été brimés par le régime de Ben Ali. Ces deux mouvements se sont mutuellement noyautés au cours de ces dernières années, et certains s'étonnent aujourd'hui de la difficulté à les distinguer parfois.
Islamisme et Citoyenneté :
Or le succès de la transition démocratique se situera, au-delà des partis et de l'action politique, dans l'exercice de la citoyenneté et dans la construction d'institutions fortes, indépendantes des régimes et des gouvernants, capables de redonner au citoyen sa place entière dans la République.
Il est absolument nécessaire qu'un nouveau découpage des responsabilités se fasse jour en Tunisie, si l'exécutif et le législatif sont les affaires du politique, le pouvoir judiciaire doit être indépendant, mais surtout les contre-pouvoirs doivent être entre les mains des citoyens, représentés par les institutions et les associations. La politique aux politiques, les associations aux citoyens et l'Islam à la mosquée.
Ne nous y trompons pas, et refusons ces partis dont l'objet serait encore une fois de mettre la main sur la vie publique, sociale et culturelle du pays, organiser la prise en charge de la société, et décider en vertu de leurs croyances, ce qui est bon pour chacun. Si le RCD a toujours considéré les citoyens comme des locataires d'un pays dont il serait le propriétaire, les islamistes considéreront les citoyens comme des étrangers dès lors qu'ils ne partageront pas leur vision de la société. Nous les voyons déjà à l'œuvre dans l'organisation des meetings et des déplacements des foules, transportés, nourries et même payées pour assister aux diatribes du chef.
Ils utiliseront les mêmes recettes, et le déni de citoyenneté pour conserver le pouvoir, et ils en auront les moyens, avec la violence en plus. Ces partis, une fois qu'ils auront accédé au pouvoir, ne le céderont plus. D'ailleurs, il n'y a pas d'exemple d'un régime islamiste dans le monde qui aurait été écarté autrement que par les armes. Les islamistes sont au pouvoir en Iran depuis 30 ans, et personne ne voit la moindre possibilité d'alternance dans ce pays ? Il n'y a pas de démocratie sans véritable alternance, et les islamistes le savent, seule une révolution pourrait renverser un régime islamiste, et il serait bon que la Tunisie en fasse l'économie.
Le seul rempart à long terme contre l'islamisme et contre toute autre forme de dictature reste la démocratie et la consécration de la citoyenneté. Donnez à chaque Tunisienne et à chaque Tunisien l'occasion de faire entendre sa voix et participer à l'édification de son pays, et vous contribuerez à faire reculer l'intégrisme et la dictature.
« Ce sont les démocrates qui font les démocraties c'est le citoyen qui fait la république. » Georges Bernanos
*Walid BEL HADJ AMOR est ingénieur diplômé des grandes écoles françaises, Associé-Directeur Général Adjoint de Comete Engineering. Il est expert dans le domaine des infrastructures de transport et de l'aménagement du territoire et spécialiste du marché africain.


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