A l'occasion de l'ouverture de la nouvelle chancellerie du Canada à Tunis, Ariel Delouya, ambassadeur du Canada, a tenu une conférence de presse mardi 17 mai 2011, dans les nouveaux locaux. Cette conférence de presse a porté sur les relations tuniso-canadiennes, l'appui du gouvernement canadien à la Tunisie dans sa phase de transition démocratique, les mesures prises par le Canada en réaction à la crise humanitaire engendrée par le conflit en Libye, et la promotion de l'éducation et de l'immigration au Canada. Les nouveaux locaux ont été ouverts depuis le 9 mai 2011. Il y a un retard dans cette ouverture à cause de problèmes techniques. Mais, l'ensemble a été bâti par des compétences 100% tunisiennes : de l'architecte à l'ingénieur passant par les matériaux de construction. L'inauguration officielle de la nouvelle chancellerie aura lieu le 1 er juillet à l'occasion de la Fête nationale du Canada. M. Delouya a indiqué que son pays «est réjoui et satisfait de cette révolution digne et pacifique qui a amené la liberté aux Tunisiens» et que pour eux les diplomates «c'était un privilège d'être à la première loge de l'histoire». Après le 14 janvier, l'ambassadeur du Canada s'est empressé d'établir une liste d'une centaine de personnes, acteurs de l'ancien régime, pour qu'elles soient contrôlées si elles essaient de se rendre au Canada dont elles se serviraient de refuge ou d'abri. Il a d'ailleurs partagé cette liste avec d'autres chancelleries occidentales Ariel Delouya a précisé, également, que son pays a offert un appui financier à la Tunisie pour soutenir les élections mais que ce soutient a été entravé par la tenue d'élection anticipée au Canada. Son pays a aussi contribué par 8,6 millions dinars offerts aux différentes structures d'aide aux réfugiés venus de Libye au sud du pays. L'ambassadeur a notamment annoncé l'adoption en mars d'une loi qui permettra de geler les avoirs douteux du clan Ben Ali. Actuellement, le montant des avoirs, s'ils existent, n'est pas connu par les autorités canadiennes et ces avoirs ne peuvent être restitués au pays que si la Tunisie prouve leur provenance douteuse. Concernant l'affaire de Belhassen Trabelsi, Ariel Delouya n'a voulu rien révéler invoquant une loi de confidentialité qui protège toute personne citoyenne ou non du Canada. En outre, il a démenti les rumeurs selon lesquelles l'ambassade allait fermer, preuve à l'appui les nouveaux locaux. Deux missions canadiennes ont visité la Tunisie pour repérer les secteurs dans lesquels le Canada pourra investir pour accompagner la transition démocratique dans le pays. Certains hommes d'affaires dont ceux d'origine tunisiennes y sont très intéressés. L'ambassadeur a indiqué, que vu la conjoncture en Tunisie, les prévisions des échanges entre les deux pays sont en baisse. Rappelons que les investissements actuels du canada a en Tunisie sont d'un milliard de dollars canadien (soit 1,4212 milliard de dinars), notamment dans le secteur des hydrocarbures où il est les deuxième investisseur après les Britanniques. La communauté tunisienne au Canada avoisine les 20.000 personnes. I.N.