Suite à son exclusion de la conférence internationale qui a eu lieu, mercredi, dans la banlieue nord de Tunis, sur le thème « Justice sociale et lutte contre l'exclusion dans un contexte de transition démocratique », l'UTT dénonce des pratiques qu'il juge« inacceptables » en cette ère de transition démocratique. Ismaïl Sahbani, fondateur et secrétaire général de l'Union des travailleurs tunisiens, déclare dans un communiqué en date du jeudi 22 septembre, que le « ministère des Affaires sociales emploie ici des pratiques que nous croyons fort révolues et la liberté et la pluralité sont les plus nobles acquis de la révolution tunisienne ». Cette conférence devrait, selon lui, être une occasion pour réunir toutes les parties concernées en vue d'enrichir le dialogue et de confronter les différentes opinions des acteurs du secteur, notamment des différents syndicats tunisiens. Il ajoute que « la justice sociale passe avant tout par une adhésion équitable de toutes les parties au dialogue et à l'échange sur les événements majeurs qui secouent le pays actuellement ». Ismaïl Sahbani tente de faire bouger les choses et d'affirmer ce nouveau syndicat comme un véritable « partenaire social » à part entière reconnu et respecté dans le paysage syndical tunisien aussi bien pour le gouvernement que pour le secteur privé. Loin d'opter pour la théorie du complot en faveur de l'UGTT, l'UTT place cette exclusion dans le cadre des anciennes pratiques qui doivent désormais, dans une Tunisie post-révolutionnaire, céder la place à la liberté et à la pluralité. Ismaïl Sahbani dénonce également la non-promulgation de la circulaire relative au pluralisme syndical, et pour laquelle le ministère des Affaires sociales s'est engagé depuis mi-juin dernier. A rappeler que M. Sahbani, fort de l'appui de l'ancien régime, était l'ancien secrétaire général, de l'Union générale des travailleurs tunisiens, poste qu'il a occupé de 1989 à 2000. Date à partir de laquelle, « des déboires avec ce régime l'ont conduit en prison pour "malversations" et "mauvaise gestion". Il fut condamné en 2001, à 13 ans de prison ferme et gracié en 2003 ». S.T.