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La corruption c'est comme la drogue, on peut la limiter, jamais on ne pourra l'éradiquer !
Publié dans Business News le 27 - 09 - 2011

La corruption devance la violation des droits de l'Homme et le chômage dans les préoccupations des Tunisiens avec respectivement, 86%, 84% et 74%. 11% estiment que ce fléau s'est aggravé depuis le 14 janvier, 72% et 70 % des Tunisiens placent la police et les partis politiques en tête de liste des secteurs les plus gangrénés.
En résumé rien n'a changé. Du moins c'est ce qu'en pensent les personnes interrogées dans l'enquête menée par l'IACE pendant les quatre dernières semaines. Une enquête présentée lors d'une table ronde sur le thème « Le secteur privé et lutte contre la corruption en Tunisie » organisée vendredi 23 septembre 2011.
A défaut de présenter des solutions ou des remèdes, cette rencontre a permis de mettre à plat un phénomène qui coûte deux points de croissance à l'économie tunisienne selon les experts. Un déblayage de terrain, quelque peu décousu mais qui a eu le mérite, par les différents témoignages, de démontrer la profonde imbrication de la corruption dans la culture et le tissu économique locaux. Une première approche qui a permis d'examiner quelques pistes de travail et de découvrir les pratiques anti-corruption dans les économies développées et les grandes multinationales.
La tendance générale est à la répression sévère nous expliquent Emmanuel Montanie du MEDEF (le patronat français) et Nicola Ehlermann de l'OCDE. En France, un acte de corruption est un crime qui peut coûter au chef de l'entreprise incriminée 10 ans de prison et 300.000 euros d'amende, que l'implication du dirigeant soit prouvée ou non. Mais au-delà des sanctions pénales, c'est une prise de charge interne qui prévaut dans le secteur privé en France, nous explique M. Montanie. Les initiatives se multiplient pour faire prendre conscience de la nocivité de ce « fléau intolérable » sur l'Etat, le citoyen mais également l'entreprise. La corruption provoque la « distorsion du marché » à tous les niveaux (concurrence, climat d'investissement …) et agit, donc, négativement sur la rentabilité. Une affaire de corruption entache durablement l'image d'une entreprise et lui fait encourir un très grand risque financier, renchérit Mme Ehlermann. Même si les lois ne sont pas homogènes dans tous les pays, le marché financier, lui, ne pardonne pas et vous ferme facilement ses portes dans ces cas là, explique-t-elle.
Conclusion des deux débatteurs: « l'intégrité de la bonne gouvernance est indispensable au développement économique durable ».
Le témoignage de Slim Kchouk, directeur général du groupe Siemens en Tunisie, a retenu l'attention. Prise dans la tourmente d'une affaire de corruption (l'existence de caisses noires d'1,4 milliard d'euros) qui a défrayé la chronique, la firme allemande a mis un comité de surveillance interne et une charte éthique pour prévenir, détecter et agir sur tout nouveau risque de dérive. Une opération de nettoyage, qui a coûté plus d'un milliard d'euros, a été lancée et non seulement n'a pas été handicapante pour le groupe, mais a même permis une croissance de 5% sur un marché aussi concurrentiel que celui de la Chine. Aucun doute pour l'intervenant, on fait plus de business si le business est propre, la corruption n'est pas une fatalité.
« L'ancien président et son clan ne sont pas uniquement à l'origine de la corruption ». Hédi Sellami, directeur général de Tunisie Câbles, a mis les pieds dans le plat. « La corruption c'est un peu comme la drogue, on peut la limiter, jamais on pourra l'éradiquer, pourquoi ne pas la légaliser ? » Une boutade délibérément provocante qui fait allusion à la petite corruption, un véritable sport national (dans la même enquête évoquée plus haut, 35% des personnes interrogées considèrent le favoritisme acceptable, et 54% répondent subir passivement un acte de corruption).
« La corruption est un phénomène culturel, c'est la négation des valeurs de mérite, de travail, de justice ». Plusieurs participants au débats (un professeur, un ancien juge de la Cour des comptes, un entrepreneur de travaux publics, une banquière…) sont arrivés à la même conclusion mais avec un diagnostic et des solutions différents : améliorer les conditions de vie des fonctionnaires, optimiser les systèmes de mesure de performances, politique volontariste du patronat, mise en place d'un « ISO éthique », réduction des peines pour pouvoir les appliquer, contrôle de l'enrichissement personnel, éliminer le paiement en espèces et centraliser les comptes bancaires…
« Toutes les réformes ou presque ont été faites et depuis toujours », considère, pour sa part, Walid Bel Haj Amor, directeur général adjoint de Comète Engineering. L'Observatoire des marchés publics ne fait rien du tout, la Cour des comptes se contente de rapports verbaux au lieu de livrer des résultats d'audit… La thématique doit être prise en charge par les politiques, un travail plus efficient devra être mené au niveau de commissions parlementaires, par exemple. Les réformes menées au Rwanda sont fantastiques et fonctionnent, conclut-il.
Une coopération entre le public et le privé est nécessaire, on l'aura compris. Mais à défaut et c'est encore une fois Emmanuel Montanie qui le rappelle, les opérateurs économiques n'attendent pas les lois, n'attendent pas les états. C'est aux différentes filières de s'engager collectivement, de mettre en place des standards communs. Le patronat doit prendre le problème à bras le corps pour garantir « la transition de l'entreprise » semblent se mettre d'accord tous les intervenants.
En réponse aux sollicitations, Ahmed Bouzguenda, président du Centre tunisien de gouvernance d'entreprise (CTGE) et modérateur de la séance, rappelle que l'IACE n'est qu'un think tank et en aucun cas le porte-parole du patronat. Le travail sur ce thème sera, néanmoins, poursuivi avec la publication d'une enquête sur l'indice de la perception de la corruption par les opérateurs économiques. Le guide des bonnes pratiques du CGTE sera, également, mis à jour, et un modèle de conduite sera peut être publié à l'occasion des Journées annuelles de l'entreprise de l'IACE qui se dérouleront les 8 et 9 décembre prochain et qui traiteront des modèles de croissance. Radhouane Somai


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