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Tunisie - Hamadi Jebali, Premier ministre tout puissant
Publié dans Business News le 13 - 12 - 2011

Comme convenu et annoncé, depuis les négociations des trois partis de la coalition, Mustapha Ben Jaâfar a été élu à la présidence de la Constituante, le 22 novembre dernier. Comme prévu et annoncé, Moncef Marzouki, candidat unique à la présidentielle, a été élu président de la République provisoire, pour une durée indéterminée, par l'Assemblée nationale constituante. Et comme le suspense n'est pas une composante de la politique tunisienne, Hamadi Jebali, secrétaire général du Mouvement Ennahdha sera nommé demain chef du gouvernement provisoire.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les islamistes n'ont pas laissé de place au hasard. S'ils affirment qu'un engagement moral de leur part, engagement en vertu de son caractère islamique, vaut plus qu'un engagement écrit… pour s'assurer le pouvoir par contre, tout devait être écrit noir sur blanc. C'est la tâche qui incombait, durant les « négociations » sur le projet d'organisation provisoire des pouvoirs, à Habib Khedher, impressionnant dans son rôle d'apprenti constitutionnaliste.
La stratégie est infaillible. Ennahdha ne voulait pas s'accaparer tous les pouvoirs dit-elle. Elle prend alors pour alibi la volonté affirmée de vouloir former un gouvernement d'intérêt national. Cette appellation n'est pas d'eux mais de Mustapha Ben Jaâfar, preuve à l'appui de leur bonne foi. Magnanimes et modestes, malgré leur victoire écrasante, les islamistes renoncent à la présidence de la République et à celle de la Constituante. Une preuve encore de leur grande générosité.
Personne ne nie, aujourd'hui, la légitimité d'Ennahdha à gouverner. Mais sous le couvert du rassemblement, avec le CPR et Ettakatol comme vitrine, Ennahdha ne laissera finalement que des miettes.
Habib Khedher, à cet effet, a joué son rôle à merveille. Et Ennahdha, consciente des enjeux, manque à son premier engagement. La présidence de la commission en charge de la mini constitution, devait, selon un accord passé entre les partis de la majorité, revenir à un membre de l'opposition. Finalement, les Islamistes renient cet accord et nomment un de leurs meilleurs atouts, en la personne de M. Khedher. Et, grâce à ses qualités rhétoriques et de négociation, le rouleau compresseur est en marche. Un tapis rouge confectionné pour le nouvel homme fort du pays. Le CPR et Ettakatol ne peuvent pas faire grand-chose. Ils avaient déjà signé cet accord. L'avaient-ils réellement lu ou étaient-ils occupés à se rêver au sommet de la gloire ? Toujours est-il que, réveillés par l'indignation de leurs militants au moment où le projet a été rendu public, il était déjà trop tard.
Par conséquent, si un engagement moral d'Ennahdha n'a pas de prix, ceux des autres ne valent rien. Tout doit être spécifié par écrit. Et le diable est dans les détails…
Hamadi Jebali sera donc le super Premier ministre de ce que Marzouki se plait à appeler la première république arabe. Et, à l'image d'un Calife à la place de l'ancien président Calife, rien ne passe sans la supervision du chef du gouvernement. Le nouveau président donc, sauf prérogatives purement protocolaires, ne pourra même pas nommer le mufti de la République sans que celui-ci n'ait eu les grâces du Premier ministre, de même pour les nominations militaires ou les représentants des missions diplomatiques.
Ce n'est pas tout. Pépite parmi les articles de la mini constitution,le président de la République devra se concerter avec les personnes qu'il juge qualifiées, pour enfin nommer obligatoirement le candidat du parti ayant le plus grand nombre de sièges à la Constituante, au poste de chef du gouvernement. À se demander à quoi pourraient servir ces concertations préalables et si Moncef Marzouki s'y est attelé avant de nous annoncer, sans attendre, la nomination de Hammadi Jebali… Voilà pour les prérogatives du président de la République. Celles du chef du gouvernement, à présent, sont autrement plus conséquentes.
Le Premier ministre tout puissant aura donc le pouvoir suprême de création. Création, modification ou suppression de postes ministériels ou de secrétariat d'Etat, à sa convenance, le président de la République devant en être « informé ». Créer ou modifier les institutions et les entreprises à caractère public, leurs spécialités et prérogatives, et il lui suffit encore une fois d'en « informer » notre président protocolaire. Il peut également nommer les personnes de son choix aux postes supérieurs civils, prendre des décisions concernant les prérogatives de ses ministres, etc. Le pouvoir exécutif, dans sa grande majorité, lui revient donc. À noter que si le président de la République se trouvait dans l'incapacité de remplir sa fonction, le Premier ministre est apte à le remplacer pendant une période ne dépassant pas trois mois. Dans le cas contraire, si le chef du gouvernement était empêché, le président serait chargé de nommer à nouveau un candidat issu du parti vainqueur.
À relever également que le président de la République a l'obligation de démissionner du parti auquel il appartient, une fois élu. Hamadi Jebali, par contre, en tant que futur chef du gouvernement avec tous les pouvoirs qui lui sont conférés, pourra être maintenu à son poste de secrétaire général d'Ennahdha.
L'esprit du projet initialement proposé par les islamistes dénote sans doute de leur peur intrinsèque que le pouvoir leur soit confisqué. Conscients de la nature controversée de leur parti, et certainement traumatisés du tour que leur a joué Ben Ali à l'époque, ils ne semblent pas pouvoir faire confiance à leurs alliés d'aujourd'hui, à plus ou moins court terme. Sinon comment expliquer la première version du projet prévoyant que la défiance au gouvernement ne pouvait être votée qu'aux deux tiers ? Autrement dit impossible sauf si les membres d'Ennahdha votent contre leur propre parti. Comment expliquer, en outre, qu'en cas de situation d'urgence, le texte défendu becs et ongles par Habib Khedher et ses co-partisans prévoyait de déléguer l'ensemble des pouvoirs, exécutif et législatif au seul Premier ministre ?
Si Ennahdha s'était octroyé le poste de président de la République, les pouvoirs que détient aujourd'hui le Premier ministre lui auraient été certainement attribués automatiquement. Un raisonnement par l'absurde dont il n'est pas difficile de déduire les conclusions. Il est alors raisonnable de s'interroger sur les véritables intentions des Islamistes et de leur « élu ».
La mini constitution a-t-elle été faite, comme se plaisent à le dire ses partisans, au-delà de toutes considérations partisanes ? Ou plus vraisemblablement, pour consacrer, ou sacrer au pouvoir suprême, celui qui après dix ans d'isolement dans les prisons tunisiennes, des années de souffrance et de blessures assassines, parvient enfin à avoir sa revanche sur l'Histoire ?
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