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Pour une loi de finances sous le signe d'une austérité vertueuse
Publié dans Business News le 21 - 12 - 2011

Il est vrai que le débat sur la loi de finances et le budget 2012 n'a pas encore débuté. Cependant les élus de la constituante ont dû recevoir dans leurs casiers les premiers éléments concoctés par les responsables du plan et de l'économie.
Certes et à l'évidence, le nouveau gouvernement voudra préalablement revoir la copie, avant de la présenter. N'a-t-on pas entendu déjà que « certaines mesures proposées n'engagent que leurs auteurs ».
Ces documents préliminaires retracent les hypothèses de conjoncture économique ainsi que les équilibres entre les recettes et les dépenses.
Ce qui frappe de prime abord, c'est l'invariant de la forme comme du fond, comme si rien ne s'était passé. Les mêmes techniques de modélisation, le même formalisme d'agrégats et leurs équilibres nous sont proposés.
Une loi de finances bâtie sur une hypothèse de croissance de 4,5%, un taux de couverture des importations de 78% limitant le déficit courant à 5,4% du PIB, un déficit budgétaire en sensible augmentation de l'ordre de 6%, permettant la création de 75.000 emplois, sur fond d'inflation toujours stable autour de 3,6%.
Une démarche objective conduit tout de même à s'interroger sur le bien fondé de ces présupposés et de leurs attendus :
Peut-on raisonnablement tabler sur une reprise économique somme toute forte, quand l'appareil de production est relativement en panne (0% de croissance en 2011) pour toutes les raisons que nous connaissons : incertitude politique, effervescence sociale, environnement des affaires. L'optimisme affiché laisse dubitatif.
Peut-on accorder quelques crédits aux perspectives de notre commerce extérieur. Ici comme précédemment, les auteurs envisagent une reconduction à l'identique des tendances antérieures, sans jamais avoir envisagé la possible récession économique qui se profile chez nos principaux acheteurs européens (80% de nos exportations).
Peut-on tabler sur un financement de l'économie reposant sur plus du tiers de ressources extérieures (3,2MM d'IDE et 3,9MM de nouveaux prêts internationaux). Le doute est permis d'autant plus que cela suppose une re-sortie de la Tunisie sur les marchés financiers internationaux, solution hasardeuse qui avait été mise en sommeil, vu les « spreads ».
Coté emplois, la présentation des dépenses du budget est tout aussi déconcertante.
Quel crédit peut on accorder à une substantielle réduction de la caisse de compensation de près de 500M (-17%) quand l'ensemble des prix internationaux des matières premières et produits agricoles seront probablement encore orientés à la hausse.
Que faut-il espérer d'une allocation de dépenses d'investissement, quasi toute orientée vers le « développement régional », mais guère plus de 500MD laissant inchangés les montants accordés au soutien de la croissance de l'agriculture, de l'industrie, et des services
Quel volant de devises étrangères subsistera-t-il sachant que le service de la dette extérieure (les chiffres sont omis) devrait s'accroitre notablement laissant augurer un bouclage périlleux de l'équilibre de notre balance des paiements.
Voilà bien nombre d'interrogations qui mériteraient de plus amples justifications.
La logique retenue par les responsables du budget, répétons-le, est pour ainsi dire, et sans même forcer le trait, la même que celle qui prévalait ces dernières années.
On objectera qu'il s'agit d'un budget de transition, qu'il assure une continuité et innove en faisant porter l'essentiel de l'effort sur le rattrapage des infrastructures des régions.
Mais qu'adviendrait-il si l'une au moins des hypothèses ci-dessus mentionnées venait à faire défaut ? D'autant que leur probabilité d'occurrence s'accroit de jour en jour !
Quid de notre solde commercial si l'Europe entrait comme le suppute les experts dans une récession équivalente à celle de 2008 ? Du financement externe si les IDE (3,2MM) rechignaient à venir, si les programmes d'appui au budget (1,5MM) venaient à manquer ?
On le voit bien, le paradigme ancien est toujours de mise, sorte de fuite en avant, ou de cavalerie financière, pour employer un mot à la mode qui risque de connaître quelques turbulences ou mésaventures….A moins que !
A moins que ce nouveau gouvernement n'ait quelques atouts dans sa manche. Une aide des pays frères du Golfe ? Cela pourrait éviter partiellement une possible crise de liquidité, mais laisserait subsister entière la question du réaménagement de notre modèle de croissance et du rôle de l'Etat, remis à bien plus tard.
A vrai dire, cette première formulation de la loi de finances et du budget laisse perplexe voire sceptique si l'on met en regard l'immensité des déséquilibres et des fractures à combler, comme celle du sous-emploi massif (ce budget ne contribuerait qu'à résorber que la demande additionnelle de travail arrivant sur le marché du travail en 2012).
Mais ne soyons pas impatients et laissons ce gouvernement peut être nous surprendre, en nous annonçant une année d'austérité vertueuse articulée autour de l'abandon partiel de produits de consommation ostentatoire importés, du redéploiement et de la réaffectation d'une partie des 500.000 fonctionnaires vers les activités productives des entreprises nationales, du gel des prix et des salaires, d'un léger relèvement des prélèvements sociaux (19% aujourd'hui contre une moyenne de 45% en OCDE), d'un appel à un grand emprunt public financé par les résidents et les non résidents….toutes choses qui augureraient d'une nouvelle ère de politique économique en faveur d'un autre développement du « compter sur soi ».
* Docteur en économie du développement.


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