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Une course contre la montre
Tribune: Le Budget Economique Complémentaire: Forces et Faiblesses
Publié dans Le Temps le 17 - 03 - 2012

Par Ali Chebbi, Professeur d'Economie. Université de Tunis - Le budget complémentaire de 2012 est envisagé dans un contexte économique et social marqué par (1) une conjoncture internationale défavorable, (2) un taux de croissance initial négatif (-1,8% en termes réels), (3) une stagflation : des pressions inflationnistes inquiétantes (5,1% fin janvier) et un taux de chômage élevé (18,3%), (4) des déficits macro-économiques larges (déficit commercial (76%), déficit public (3,8%), taux d'endettement (43,6%) ), (5) une fragilité institutionnelle pouvant neutraliser toute manœuvre de rétablissement.
Cette conjoncture est presque identique à celle qu'a vécue la Tunisie en 1986. Si en 1986 un plan de stabilisation, compromettant la demande globale dans une perception d'austérité ciblant l'absorption des déficits structurels et maîtrisant l'inflation, a réalisé ses objectifs, il n'en serait pas évident en 2012. Dans cet ordre d'idées, une politique de relance budgétaire semble se dégager à travers le budget de l'Etat complémentaire puisqu'il comporte une rallonge de 10,8% par rapport à sa version initiale adoptée au début de l'année et de 21,6% par rapport au budget de 2011. L'essentiel de la rallonge budgétaire porte sur des dépenses d'investissement atteignant une augmentation de 23% par rapport à 2011. Notons d'abord que ce budget est envisagé sur la base d'hypothèses portant sur un taux de croissance de 3,5%, un taux d'inflation de 3,5% que nous déduisons des chiffres déjà publiés et d'un prix de pétrole de 110USD. Comme le montre sa structure, cette augmentation du budget est le résultat essentiellement de dons additionnels, de privatisations et de confiscation. Bien qu'il y ait aussi d'arguments théoriques en faveur de l'austérité qu'en faveur de l'expansion budgétaire, notre analyse statistique fait ressortir des forces et des faiblesses imputées à ce budget de relance.
Un budget méthodologiquement acceptable
A propos des forces, elles sont articulées autour des dimensions méthodologique, économique et sociale. Méthodologiquement et au vu de la conjoncture, le cadrage macroéconomique ainsi que le Stress Testing (relevant initialement de la théorie des valeurs extrêmes ou copules) que nous avons appliqué sur ce budget à travers les paramètres disponibles, permettent de conclure que cette politique budgétaire expansionniste serait viable sur les cinq prochaines années à condition que l'augmentation des dépenses ne soit maintenue davantage en 2013. Ce test, dont la méthodologie est disponible dans des sites appropriés, est souvent adopté par les institutions financières internationales pour juger de la capacité du système macroéconomique à absorber divers chocs pris séparément ou deux à deux (termes de l'échange, taux d'intérêt international, taux de change, baisse brutale de la production,..). De ce point de vue, et selon divers scénarii que nous avons envisagés sur l'horizon de 2017, le déficit budgétaire de 6,6% envisagé demeure dans l'intervalle de soutenabilité de la dette. A l'encontre des méthodes arbitraires de budgétisation adoptées durant les années passées, ce budget actuel semble se déterminer sur une base scientifiquement acceptable. A titre d'illustration, des projections ont été faites sur les valeurs initiales de 1995 et celles de 2005, donnent lieu à des déséquilibres budgétaires non-soutenables si les privatisations (Tunisie télécom, cimenteries, ..) n'avaient été prises en compte. Tel que structuré, l'actuel budget aurait pu soutenir un déficit plus large, toujours viable même à 7,5%. Toujours sur le plan méthodologique, l'hypothèse d'une croissance de 3,5% ne semble pas irréaliste. En effet, durant les vingt dernières années, le taux de croissance tendanciel est autour de 4,8% et représente 96% du niveau potentiel. L'histoire économique du pays ainsi que les enseignements de la théorie des cycles réels montrent qu'il serait possible de revenir au trend habituel de l'activité dont le cycle dure, selon nos investigations, deux ans. A court terme, il ne serait possible que de récupérer une partie de l'emploi perdu pendant la récession de 2011. La création massive de l'emploi ne pourrait s'effectuer que dans le moyen et le long terme avec des changements structurels dans l'appareil productif permettant à l'économie de passer à un palier de croissance supérieur à 4,8%. Quant aux forces relatives à la dimension économique et sociale, l'actuel budget prévoit une augmentation de la part des dépenses consacrées aux salaires de 9,2% par rapport à sa version initiale de 17,7% par rapport au budget de 2011. Les subventions (produits alimentaires et carburants) augmenteront de 11,8%. Ces projections permettront l'emploi dans l'administration publique, de soutenir le pouvoir d'achat et de réduire les écarts sociaux si elles ciblent convenablement ceux qui le méritent. Aussi, une ligne de dépenses imprévues de l'ordre de 700 MDT est envisagée dans le budget pour faire face à des catastrophes naturelles, à des subventions additionnelles,… Par ailleurs, l'augmentation des dépenses d'investissement de 23% par rapport à 2011 ce qui représente 25,2% du total des dépenses publiques. Il s'agit de l'augmentation la plus élevée durant les années passées. Ceci permet d'en déduire l'orientation vers les dépenses productives et créatrices de valeur ajoutée et d'emploi en dépit du contexte globalement défavorable. En sus, ces dépenses additionnelles en investissement concerneraient le développement régional, répondant ainsi à l'essentiel des revendications déjà établies selon des priorités en collaboration avec les conseils régionaux. Notons que la répartition budgétaire à travers les régions devrait être faite selon une clef de répartition simple, transparente, équitable et opérationnelle (Nous y reviendrons prochainement). L'augmentation de la taille du secteur public poserait la question de son optimalité, cependant ce budget montre que le taux d'endettement atteindrait 45,9%, ce qui est une réduction par rapport au budget initialement voté fin décembre 2011 qui était envisagé à hauteur de 46,2%.
Relance budgétaire inflationniste ?
Cependant, ce budget complémentaire n'est pas exempt d'insuffisances. Il s'agit d'abord des prévisions retenues concernant les taux de change (1,5 en USD) et d'inflation (3,5%). Bien que créatrice d'emploi et ayant des effets multiplicateurs diverses, la relance budgétaire envisagée pourrait être inflationniste et le taux d'endettement pourrait être plus large quand le dinar se déprécie davantage. Ce risque est aussi réel que la politique monétaire n'est efficace. Or, la politique monétaire actuelle est dépourvue de marges de manœuvre suffisantes, comme indiqué dans les communiqués de la BCT. Il s'agit ensuite des recettes fiscales qui risqueraient d'être en deçà de ce qui est prévu, si le système de contrôle et de suivi manquent d'efficacité. Enfin, le taux d'exécution devrait être élevé si le résultat dégage une efficacité des rouages administratifs. Ce budget complémentaire serait-il dans une course contre la montre.


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