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Opposition tunisienne : tournez manège!
Publié dans Business News le 27 - 12 - 2011

Après leur échec électoral, les partis appartenant aujourd'hui à l'opposition tentent de rattraper le tir. Après le rôle qu'ils ont joué lors des débats sur l'organisation provisoire des pouvoirs - rôle d'opposants salué par certains comme étant un gage démocratique, décrié par d'autres, critiquant une perte de temps inutile, lorsque le gouvernement a mis près de deux mois à se constituer - l'opposition doit aujourd'hui tirer les leçons de ses erreurs de campagne.
À l'appel de l'association Esprit Citoyen, les ténors des principaux partis d'opposition, que sont le PDP, le PDM et Afek Tounes, se sont réunis lors d'un meeting tenu à l'hôtel Golden Tulip, à Gammarth. Le « Tout-Tunis » était au rendez-vous, dans l'espoir d'y trouver une réponse à ses attentes. Dans la salle de conférence, l'air se fait rare. Difficile de se frayer un chemin, la foule est nombreuse et dense. Les personnes présentes n'ont qu'un mot à la bouche : Union.
Ahmed Brahim et Maya Jribi, entre autres, s'accordent sur la nécessité de s'unir et de trouver des terrains d'entente. Les intervenants rappellent, également, leur attachement à une identité arabo-musulmane qu'ils disent propre à l'identité tunisienne. Car c'est là où le bât blesse. Les partis dits modernistes, progressistes et toute autre dénomination les éloignant des conservateurs islamistes, ont perdu beaucoup de voix sur ce terrain. En s'appropriant quasi exclusivement la question de l'identité et de la religion, le parti islamiste et ses proches du CPR notamment auraient fait passer ces « modernistes » pour des mécréants, pro-occidentaux. Il s'agit là de rassurer et de ne pas jouer sur ce terrain glissant d'où ils sortiraient perdants.
Mahmoud Ben Romdhane et Fadhel Moussa soulignent l'expérience du Pôle démocratique moderniste. Ils rappellent que cette coalition avait été créée pour rassembler les forces progressistes en une seule et même formation électorale. Rassemblement auquel le PDP, Afek Tounes et Ettakatol n'avaient pas répondu positivement.
Irritée par des discours démagogiques et fuyants, tournant éternellement autour de questions subsidiaires, l'assemblée s'impatiente. « Nous voulons un grand parti démocrate » scandent de nombreux participants. Un slogan rassembleur : « Un seul parti ».
Ahmed Nejib Chebbi prend la parole. Il évoque la coalition formée par ces forces progressistes déjà en place à l'Assemblée constituante, affirme la volonté du PDP à ce que cette coalition prenne réellement forme et qu'elle soit ouverte à toutes les formations qui partagent une même vision d'une Tunisie moderne et démocratique, attachée aux libertés individuelles. « Nous sommes prêts à travailler main dans la main pour constituer une vraie alternative démocratique, affirme M. Chebbi, mais se fondre dans un même parti n'est pas encore à l'ordre du jour, car chacun de nos partis a son histoire propre, même si nous discutons de la question avec nos partenaires ».
La foule s'insurge et Ahmed Nejib Chebbi est hué. « Il ne comprend pas que beaucoup ne voteront jamais le PDP à cause des erreurs qu'a commises Chebbi après la Révolution, s'indigne une jeune femme. Il faut arrêter ces considérations partisanes et se rassembler tout de suite ». Yassine Brahim prend la parole à son tour. Il fait part de contraintes liées aux différents partis qui les empêchent de prendre une décision unilatérale de se fondre dans un seul parti. Il ajoute que ce type de décisions doit être concerté et mûrement réfléchi avec les militants des régions et la base de chaque parti. Il cite, à plusieurs reprises, le nom de son parti et provoque la colère des personnes présentes. « De quelles contraintes parle-t-il ?, s'interrogent certains, il nous prend réellement pour des idiots ! Son air suffisant et son esprit partisan ne sont plus acceptables ».
Par la suite, les indépendants prennent la parole. D'abord Jaouhar Ben Mbarek, leader du réseau Doustourna, ayant présenté des listes indépendantes lors des élections sans parvenir à décrocher le moindre siège. Il s'égosille, critique, dénonce, explique, sans réellement être écouté. Les participants ne semblent plus réellement réceptifs aux discours enflammés, ils demandent des actes, « une déclaration de bonne intention », des réponses concrètes à leurs attentes.
Sadok Belaid est assis au fond de la salle, il écoute les différents intervenants, dubitatif. Des personnes l'interpellent : « Que pensez-vous, M. Belaid de ces déclarations ? », « Ils sont à côté des vrais enjeux », répond-il. Il se lève et s'avance pour prendre la parole. Son discours en accord avec les revendications de l'assistance lui vaut une ovation à laquelle aucun des leaders des partis n'aura droit et le chant de l'hymne national en sus. Il a rappelé notamment que les prochaines élections, municipales entre autres, approchaient à grands pas et qu'il serait temps pour ces partis de mettre de côté leurs différends pour penser à l'intérêt supérieur de la Tunisie.
Emna Mnif, ancienne porte-parole du parti Afek Tounes, parti qu'elle a quitté récemment, suivie de plusieurs membres du bureau exécutif, a également pris la parole. Son discours rassembleur plait, mais tous auront surtout remarqué l'attaque en règle adressée à Yassine Brahim, directeur exécutif de son ancien parti, à qui elle a explicitement reproché le fait de parler de « contraintes » partisanes, lui opposant la seule contrainte qui devrait être prise en considération, celle de l'intérêt de la Tunisie. La hache de guerre ne semble pas enterrée…
Ce discours d'indépendants rassembleurs et de leaders de partis réticents a suscité de nombreuses interrogations. Notamment celle de Mustapha Mezghanni, également ancien membre d'Afek Tounes et fondateur avec Emna Mnif du mouvement « Kolna Tounes ». Commentant le déroulement des débats, il s'est dit étonné de voir que ce sont ces mêmes indépendants, ayant été hier une des causes de la dispersion des voix « progressistes », qui, aujourd'hui, appellent à la création d'un grand parti démocrate. « J'y suis allé chercher une confirmation, affirme-t-il, la confirmation que ce rassemblement ne pourra pas se faire. Non pas que je n'y crois point ou que je ne veuille pas voir ce vœu exaucé, mais parce que je suis convaincu que ces partis dont je faisais partie (j'ai même contribué à la création et mise sur pied de l'un d'eux, en tant que secrétaire général), ne peuvent se mettre d'accord pour s'unir et ne pourront trouver les mécanismes adéquats ». Selon Mustapha Mezghani, la création d'un grand parti étant pour le moment exclue, ces tentatives de rassemblement ne seraient que perte de temps profitable à la partie adverse : « Résultat des courses, les partis sont en train de perdre un temps fou et beaucoup d'énergie pour ce regroupement qui n'est pas évident, tout cela au dépend du travail de terrain, au dépend du recrutement de nouveaux électeurs laissant ainsi le champ libre à leurs adversaires ».
Lassés d'entendre toujours le même discours timoré, beaucoup quitteront la salle avant la fin du meeting. « Ils n'ont toujours pas compris la cause principale de leur échec, déplore Omar en partant. Tant que les leaders historiques, avec leurs égos et leurs intérêts particuliers, resteront en place, l'union ne pourra pas se faire. Ils doivent laisser leur place et répondre à nos attentes, pas à leurs égos. Qu'ils soient PDP, Afek, Pôle ou autre, quand est-ce qu'ils comprendront que ces considérations ne nous intéressent pas, ce qui nous importe nous c'est d'avoir un parti fort qui nous représente et qui soit capable de contrer les partis conservateurs ».
Le mot de la fin reviendra à Maya Jribi. Sans apporter d'élément nouveau à cette question de rassemblement, elle s'indigne d'une manière jugée excessive et exagérée contre les critiques qui ont été émises lors de la rencontre. « Certains disent de nous que nous sommes des partis élitistes, avec des égos surdimensionnés. Ceux qui nous connaissent, que ce soit le PDP, Afek et Ettajdid, sauront que notre militantisme n'est pas cela ». « Nous ne sommes pas des partis d'hôtel cinq étoiles », dit-elle, outrée, au Golden Tulip. Monia Ben Hamadi


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