Suite à la diffusion de la vidéo d'Ali Laârayedh, nouveau ministre de l'Intérieur sur les réseaux sociaux, hier 18 janvier 2012, de nombreuses réactions ont été publiées par des partis politiques et des représentants de la société civile, sur leurs pages officielles. Cette vidéo, à l'authenticité contestée, remonte aux années 90 et présente M. Lâarayedh, alors en prison, dans des positions intimes avec un autre détenu. Des partis centristes progressistes tels que le PDP, Afek Tounes, le PDM, et d'autres de gauche tels que le POCT, des indépendants tels que Bochra Belhaj Hmida ou encore le mouvement civil Doustourna ont été tous unanimes à dénoncer de telles publications, considérant qu'il s'agit de méthodes ignobles qui rappellent l'époque de Ben Ali et sa police politique. Un appel au boycott a été lancé par l'ensemble de ces partis et indépendants, tout en condamnant l'atteinte à la réputation des Tunisiens et en affirmant l'irresponsabilité de tels actes. Ennahdha et plus particulièrement « la jeunesse d'Ennahdha du gouvernorat de Tunis » n'a pas hésité à pointer du doigt « l'opposition » insinuant ainsi son implication dans la publication de la vidéo, en dépit des condamnations citées ci-dessus. La condamnation de la diffusion de la vidéo n'a cependant pas fait l'unanimité. Le célèbre Facebooker Jalel Brick, connu par ses propos extrêmes n'a pas hésité à attirer l'attention, affirmant que si lui, ou l'un des membres de l'opposition, était visé par cette vidéo, les militants d'Ennahdha n'auraient pas hésité un instant à la diffuser à large échelle au mépris de toutes les règles. Il a rappelé toutes les campagnes diffamatoires et de dénigrement, dont il a fait l'objet, menées par ces mêmes militants islamistes. Et ces campagnes ont touché un grand nombre de personnes opposées à Ennahdha. Tançant ceux qui disent qu'il ne faut pas s'abaisser à ce niveau, Jalel Brick a dit « Oui, je m'abaisse à leur niveau ! Je n'ai pas de niveau avec eux et je n'ai pas d'honneur et il faut les combattre avec leurs armes ! Voyez leurs menaces, voyez ceux qui vous traitent de mécréant, qui salissent votre honneur et votre réputation. Cessons d'avoir peur et de leur céder du terrain. Mon Dieu à moi est Allah et non le prince du Qatar ! ». Moins radical, le quotidien le Maghreb, connu par ses positions farouches contre les Islamistes, a manifesté sa solidarité avec Ali Laârayedh, mais a averti que certains militants nahdhaouis usent de ces mêmes basses méthodes et n'hésitent pas à atteindre l'honneur des opposants et des journalistes indépendants. Ces militants d'Ennahdha ont ainsi créé un terrain fertile pour un climat malsain et tendu où tous les coups seraient permis.