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Tunisie L'UGTT et les médias sous la matraque du pouvoir
Publié dans Business News le 26 - 02 - 2012

La manifestation organisée le samedi 25 février par l'UGTT a réuni entre 10 et 12 mille contestataires de la politique gouvernementale. Le motif du rassemblement était certes les attaques répétitives sur locaux de l'UGTT, en marge de la grève des agents municipaux. Mais, tous les mécontents étaient là. Il y avait les femmes ayant peur pour leurs acquis, les jeunes craignant pour leurs libertés, acquises par le sang, les pères et mères de familles, écrasés par la cherté de la vie, les syndicalistes accourant pour protéger leur organisation et, bien sûr, de nombreuses organisations démocratiques, venant prêter main forte à l'UGTT, objet d'une attaque en règle. La marche du 25 février, vient-elle, alors, annoncer la naissance d'un front social anti-gouvernemental ?
L'UGTT s'est certes toujours dissociée d'alliance (ou d'opposition) avec les partis politiques et s'est tenue à l'écart d'une participation directe au pouvoir, comme n'ont cessé de le clamer ses directions depuis des décennies et l'a confirmé son secrétaire général, Houcine Abbassi, dans son allocution du samedi 25 février devant des milliers de ses sympathisants et amis.
Toutefois, l'UGTT se considère directement intéressée par les réflexions sur l'établissement des priorités socioéconomiques de la nouvelle Tunisie. Elle se considère partenaire à part entière dans l'édification de la Tunisie révolutionnaire. C'est l'une des raisons pour lesquelles il y a eu cette mobilisation. Houcine Abbassi a trouvé «anormal que l'UGTT soit éloignée lors de l'élaboration des grandes lignes de l'avenir de la Tunisie». Le secrétaire général a considéré «inacceptable que la centrale syndicale ne soit pas consultée» et a souligné que «c'est juste un partenariat basé sur le respect mutuel et le dialogue constructif, que nous demandons de faire prévaloir, aussi bien avec le pouvoir qu'avec l'opposition».
Le discours de Abbassi adopte, certes, un ton consensuel. Mais l'ampleur de la mobilisation, transformée en une démonstration de force, montre que l'UGTT refuse qu'on lui marche sur les pieds et lance un avertissement d'une double dimension. D'une part, par cette grande manifestation. D'autre part, par l'annonce d'une série de grèves demandant l'application des accords passés avec le gouvernement, qui ont de grandes retombées financières.
Le gouvernement n'a pas d'autre alternative que de négocier. Mais l'UGTT ne veut pas se limiter à écouter les propos du gouvernement sur le devoir de mobilisation nationale pour lutter contre la pauvreté et le chômage, qu'elle partage. Elle veut, surtout, être associée à la délimitation des priorités et à l'établissement des choix.
Les négociations sur ces questions avec l'UGTT signifient une approche concertée sur les grandes questions socioéconomiques, voire politiques, tant les choix de l'UGTT reflètent ceux de grandes franges de la société. C'est la raison pour laquelle la société civile a accouru pour la soutenir. Elle a toujours été le symbole du front social anti-gouvernemental.
La manifestation de l'UGTT n'avait pas uniquement cette portée. Sa fin en queue de poisson, en raison de l'intervention des forces de l'ordre qui l'ont dispersée à coups de matraques et de gaz lacrymogènes, donne un autre signal. Les journalistes, présents sur place, n'ont pas été épargnés. Plusieurs parmi eux ont été agressés bien qu'ils aient montré leurs cartes de presse. S'agit-il d'une atteinte aux libertés ?
Interrogé sur la question par la 1ère chaîne de la télé nationale dans le journal télévisé du samedi 25 février à 20 heures, le chargé de communication du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouch, a justifié la violence utilisée par «la persistance des manifestants à scander des slogans réducteurs à l'adresse des agents, le jet de projectiles vers les agents, ainsi que les plaintes déposées par les commerçants riverains». Il a précisé que «les manifestants ont été avertis avant d'être dispersés par les forces de l'ordre».
Les témoignages recueillis auprès des participants ont, par contre, affirmé que «la manifestation se déroulait normalement lorsque les agents de l'ordre nous ont chargés en nous intimant l'ordre de nous disperser». «Les forces de l'ordre ont ensuite utilisé les gaz lacrymogènes et attaqué les manifestants à coups de matraques», a affirmé une dame d'une cinquantaine d'années qui a dû son salut au fait qu'elle était sur l'autre bord de l'avenue Bourguiba.
A souligner que les employés de Dar El Anouar ont vécu en direct, samedi vers 15h15, des courses-poursuites des forces de l'ordre derrière de jeunes manifestants sur l'avenue Jean Jaurès. «Ces manifestants ne scandaient même pas de slogans», ont affirmé les collègues.
Par ailleurs, les journalistes présents sur place n'ont pas été épargnés, bien qu'ils aient présenté leurs cartes de presse. Ainsi, le membre du bureau exécutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), Aymen Rezgui, a été agressé, tout comme les journalistes Zouhair Zouidi (Attarik Al Jadid), Mouna Bouazizi (Al Chourouk), Ahlem El Abdelli (Shems FM), Nabil Zaghdoud (El Arab El Yaoum) et Ali Jallali (Radio Kalima), qui ont été maltraités, alors qu'ils couvraient les incidents.
Suite à ces agressions, le bureau du SNJT s'est réuni pour examiner la situation et, notamment, la multiplication des agressions contre les journalistes. Il a rappelé des agressions perpétrées par les forces de l'ordre, le 4 janvier dernier, contre les journalistes Sana Farhat (Le Temps) et Maha Ouelhazi (WebManagerCenter), alors qu'elles couvraient le rassemblement des enseignants du supérieur.
Le SNJT a conclu que «ces agissements répétitifs constituent des épisodes d'une stratégie d'intimidation contre les journalistes, qui vise la mainmise sur les médias, à l'image du régime déchu» et a décidé de «porter plainte contre le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, et les agents de police, et les individus en civil qui ont agressé plusieurs journalistes, alors qu'ils couvraient la manifestation de l'UGTT du samedi 25 janvier, devant le ministère de l'Intérieur».
Le SNJT a demandé au ministère public d'ouvrir «immédiatement une enquête, comme pour l'affaire d'Attounissia». Il a également appelé l'Assemblée nationale constituante à «assumer ses responsabilités, par rapport à ces dépassements contre les journalistes».
Le communiqué du SNJT précise qu'il «dispose d'enregistrements vidéos et de photos, à l'appui de ces accusations d'agression des journalistes par les forces de l'ordre». Il appelle à «entreprendre des poursuites en vertu de l'article 14 du décret 115, en date du 2 novembre 2011».
En conclusion de son communiqué le SNJT appelle les journalistes à un rassemblement le lundi 27 février, à partir de 10h30, au siège du syndicat.
A souligner que l'Association des directeurs de journaux et l'association des jeunes journalistes ont condamné les agressions commises, le samedi 25 février, contre des journalistes alors qu'ils exerçaient leur métier.
La manifestation de l'UGTT a lancé donc deux avertissements. Le premier concerne le volet sociopolitique de l'action gouvernementale, en rapport avec la plus forte centrale syndicale du pays. Le deuxième a trait aux atteintes à répétition contre des journalistes. Le gouvernement a bien du pain sur la planche.


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