On est tombés sur la tête. Alors qu'il a été victime ce matin des tirs de gaz lacrymogènes, Hamma Hammami, leader du Parti communiste ouvrier tunisien, se trouve dans la position de l'accusé ! Une plainte sera déposée contre lui par le parti Ennahdha, pour propos diffamatoires prononcés ce matin lundi 9 avril 2012. C'est ce qu'a indiqué Mohamed Néjib Gharbi, membre du bureau exécutif du parti au pouvoir, au cours du journal télévisé d'El Wataniya. Hamma Hammami a indiqué que des personnes apparentées à Ennahdha ont agi ce matin comme des milices en agressant les manifestants. Propos rejetés par M. Gharbi qui laisse entendre qu'il y aura une enquête pour démanteler une sorte de complot. Néjib Gharbi évoque, dans ce contexte, les camions remplis de personnes portant de fausses barbes, tentant par là de laisser croire que les barbus qui ont participé, aux côtés de la police, à l'agression des manifestants n'appartiennent pas à Ennahdha. Un témoignage clé vient pourtant étayer les dires de Hamma Hammami et contredire les propos de Mohamed Néjib Gharbi, celui de Julie Schneider, journaliste au magazine français Le Point. Elle déclare ainsi que quelques minutes après son arrestation : « un militant d'Ennahda, que j'ai rencontré à plusieurs reprises lors de meetings ou au siège du parti, apparaît. Il parle aux policiers. Je suis alors relâchée. » A moins que la journaliste française ne participe, elle aussi, à un hypothétique complot… Des zones d'ombres existent dans cette histoire et la présence de ces «civils » agressant les manifestants, aux côtés des forces de l'ordre officielles. R.B.H.